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Saccage du site Lafarge de Bouc-Bel-Air : une enquête ouverte notamment pour association de malfaiteurs

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Après l'intrusion de dizaines de militants écologistes sur le site Lafarge de Bouc-Bel-Air samedi dernier, le parquet d'Aix-en-Provence ouvre une enquête de flagrant délit notamment pour association de malfaiteurs et destruction ou détérioration en bande organisée.

L'usine Lafarge de La Malle près de Bouc Bel air a subi de nombreux dégâts après une action de militants écologistes L'usine Lafarge de La Malle près de Bouc Bel air a subi de nombreux dégâts après une action de militants écologistes
L'usine Lafarge de La Malle près de Bouc Bel air a subi de nombreux dégâts après une action de militants écologistes © Maxppp - VALERIE VREL

"Ils ont cassé tout ce qu’ils trouvaient". Loic Luliette, directeur de la communication de Lafarge France raconte comment, durant un quart d’heure, plusieurs dizaines de militants écologistes ont saccagé samedi dernier l’usine du site de la Malle près de Bouc-Bel-Air : "Ils ont sectionné les caméras, ils étaient armés de barre de fer, ils ont cassé des véhicules, des laboratoires, des installations, heureusement il n’y a pas eu de confrontation avec les salariés".

Le site était en effet occupé par des salariés en plein travail, et dans une salle voisine certains se trouvaient avec leurs enfants pour célébrer ensemble l’arbre de Noël de l’entreprise.

Ce lundi, le parquet d'Aix-en-Provence annonce qu'une enquête de flagrant délit est ouverte des chefs de "destruction ou détérioration en bande organisée par moyen dangereux, destruction ou détérioration en réunion" et "par des personnes dissimulant volontairement tout ou partie de leur visage afin de ne pas être identifiées", ainsi que "association de malfaiteurs".

Le maire de Bouc-Bel-Air dénonce des "méthodes de terroristes"

Le maire de Bouc-Bel-Air dénonce, lui aussi, la violence de cette action digne des "méthodes de terroristes" comme il l’écrit dans un communiqué. Richard Mallié s’explique : "Je ne vois rien d’environnemental dans cette action qui aurait pu dégénérer en véritable catastrophe irrémédiable. Le pire aurait pu arriver et provoquer les mêmes conséquences qu’un attentat terroriste".

De leur côté les salariés présents sur le site au moment des faits refusaient de s’exprimer, une cellule psychologique a été mise en place par l’ARS. Certains ouvriers chargés de travaux de nettoyage s’inquiétaient de cette violence croissante dans les actions des militants écologistes. Pour Gérard, retraité qui a travaillé 40 chez Lafarge : "Ce sont des méthodes de voyous, ils auraient pu mettre tout le monde au chômage, ce n’est pas comme ça qu’on se fait entendre".

"Une action de désarmement" selon les militants qui revendiquent l'action

Sur les réseaux sociaux, des militants anonymes revendiquent cette action qu'ils baptisent "une action de désarmement" décrite ainsi : "200 personnes ont envahi et désarmé par surprise l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône. Dans une ambiance déterminée et joyeuse, l’infrastructure de l’usine du cimentier pollueur a été attaqué par tous les moyens : sabotage de l'incinérateur et de dispositifs électriques, câbles sectionnés, sacs de ciment éventrés, véhicules et engins de chantiers endommagés, vitrines des bureaux abîmées, murs repeints de tags...".

Ces militants affirment que "détruire les infrastructures qui les rendent possibles sont les seules options pour rendre le monde à nouveau désirable".

Une usine polluante ?

De l’autre côté de la route, Dominique, elle, vit dans une maison en face de l’usine. Elle applaudit cette action : "Cette usine pollue depuis des années, j’ai des résidus de ciment sur ma terrasse et sur ma voiture, moi je comprends que l’on finisse par commettre de tels actes pour que les choses bougent enfin."

Pour les militants écologistes ce site a été pointé du doigt pendant des décennie pour dépasser les normes de rejets de CO2 dans l’air, l’un des activistes ayant participé à l’action assume : "Cette usine continue de brûler des centaines de milliers de pneus pour chauffer ses fours alors qu’on en fait un site symbole de la transition écologique".

La direction affirme qu’elle a installé des filtres et fait des investissements qui permettent de réduire la pollution de l’air autour du site.

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