On avance dans la connaissance du Covid long, ce spectre de symptômes invalidants et persistants qui peuvent suivre une infection au Sars-CoV-2. Une étude, mise en ligne sur le site de preprint medRxiv, qui n’a donc pas encore été examinée en détail par d’autres scientifiques, vient s’ajouter au corpus grandissant de travaux sur cette maladie et conforter certaines pistes.

“ [Les résultats de la nouvelle étude] laissent à penser, comme de nombreux scientifiques et patients s’en doutaient déjà un peu, que le Covid long partagerait certaines caractéristiques avec l’encéphalomyélite myalgique (ou syndrome de fatigue chronique, SFC), une autre affection consécutive, semble-t-il, à une infection”, détaille Science.

L’étude met en évidence des anomalies sanguines chez les patients souffrant de Covid long, notamment des taux bas de cortisol. Cette hormone produite par les glandes surrénales joue un rôle important dans le contrôle de la glycémie et des cycles du sommeil, entre autres. Cette découverte n’est pas une surprise : les symptômes comme la fatigue ou la faiblesse musculaire sont souvent associés à un taux diminué de cette hormone. Mais “la cause demeure un mystère”, souligne la revue scientifique.

Science poursuit :

“Les caractéristiques des lymphocytes [des patients souffrant de Covid long étudiés] montrent que leur système immunitaire est en train de combattre un envahisseur non identifié, peut-être un réservoir de Sars-CoV-2 ou un autre agent pathogène réactivé comme le virus d’Epstein-Barr.”

Les marqueurs détectés dans les analyses sanguines sont associés à une catégorie de lymphocytes T “épuisés”. Ils montrent que “les corps des personnes atteintes de Covid long combattent activement quelque chose”, insiste David Putrino, qui a codirigé l’étude. C’est cette bataille qui provoquerait une inflammation chronique, en adéquation avec les symptômes de Covid long. Ces données viennent confirmer les conclusions d’études précédentes, notamment une, parue en mars dans Cell, qui suggérait la réactivation de virus chez des patients souffrant de troubles neurologiques.

Prises dans leur ensemble, ces données “m’ont donné l’idée de nouvelles pistes de médicaments à tester”, comme des anticorps dirigés contre les virus ou des anti-inflammatoires ciblés pour modérer le système immunitaire, indique à Science Emma Wall qui travaille à l’University College London et au Francis Crick Institute. La chercheuse n’a pas participé à ces travaux, mais elle codirige un essai clinique sur les traitements potentiels du Covid long. Reste à voir ce que ces pistes donneront.

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