La France adopte le carburant sans soufre

A partir du 1er janvier prochain, les émissions de soufre venant de l'essence et du gazole distribués à la pompe en France seront réduites en application d'une directive européenne datant de 1998. Celle-ci fixait une première étape en 2005 à 50 particules par million (ppm), soit 50 grammes de soufre par tonne de carburant. Dans un deuxième temps, en janvier 2009, super et gazole ne contiendront plus que 10 ppm de soufre.

Le soufre est un composant naturel du pétrole brut. Combiné à l'oxygène à l'intérieur du moteur, il génère du dioxyde de soufre (SO2), un gaz nocif qui irrite les poumons. Dans les années 1950, la teneur en particules montaient à plus de 10.000 dans le gazole et de 2.000 dans l'essence. Elle est redescendue en France à 350 ppm pour le gazole, et 150 pour le super sans plomb 95 et 98. A l'étranger, les gouvernements allemands, danois, finlandais, néerlandais et suédois ont mis en place, entre 1993 et 2000, des systèmes de défiscalisation permettant aux raffineurs d'appliquer la directive européenne à l'avance. La matière est retirée à l'intérieur des raffineries, en injectant de l'hydrogène à haute température et en faisant passer le carburant dans un catalyseur. A la sortie, on récupère de l'eau, et un liquide orangé contenant le soufre.

Mais cette opération consomme de l'énergie, ce qui génère des émissions de gaz à effet de serre. Si 90 % du gaz carbonique (CO2) émis par le secteur des transports proviennent de la combustion des moteurs, 10 % des émissions sont issues de la fabrication. Le respect des nouvelles normes 2005 et 2009 ajoute 1 % d'émissions de CO2 par les raffineries. Mais cette étape est indispensable pour faire baisser le niveau des autres polluants, pots catalytiques et filtres à particules étant attaqués par le soufre.

En janvier 2005, Le super 98 passera directement au seuil de 10 ppm, et le super 95 à 50 ppm. Pour le gazole, la plus grande partie des carburants sera qualifiée de « bas soufre » (50 ppm), tandis que 400 stations-service distribueront du « sans soufre ».