Après le cheval déguisé en bœuf, voilà le mouton britannique interdit à l'importation. Déjà impliquée dans le scandale du "horsegate", l'entreprise Spanghero a confirmé, mardi 19 mars, avoir importé 57 tonnes de viande ovine congelée non conforme, en provenance du Royaume-Uni. L'intermédiaire de la transaction est, une fois de plus, le courtier néerlandais Jan Fasen et sa société Draap Trading.
Cette viande de mouton suspecte a été découverte par les brigades vétérinaires dépêchées dans l'entreprise de Castelnaudary (Aude) à la suite de l'affaire de la viande de cheval. En se penchant sur ce lot, désigné comme du "haché d'agneau" provenant du Royaume-Uni, les limiers du ministère de l'agriculture ont découvert qu'il s'agissait en fait de "viande séparée mécaniquement" ou VSM, une préparation mitonnée par les abattoirs avec des morceaux de carcasses et des déchets de viande.
RISQUE DE PRÉSENCE DE PRION
Or, depuis 2001, l'Europe interdit cette pratique sur les ovins, les bovins et les caprins, en raison du risque de présence de prion dans les os ou la mœlle, pouvant causer la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Le Royaume-Uni avait bien continué de produire de la VSM, notamment pour fabriquer ce qu'elle appelle de la "viande à gros grains".
Mais, le 28 avril 2012, la Commission européenne a contraint les Britanniques à en cesser toute commercialisation.
Selon le ministère de l'agriculture, les lots trouvés chez Spanghero auraient été fabriqués avant cette date couperet, mais achetés après.
La découverte de ce lot de viande d'agneau non conforme a été réalisée le 20 février, soit deux jours après que le ministère de l'agriculture a redonné deux des trois agréments sanitaires à Spanghero, suspendus à la suite de la découverte de viande de cheval dans des plats au bœuf.
Entre-temps, les élus locaux, les salariés, mais aussi les patrons de l'entreprise, avaient mené grand battage pour que la société de Castelnaudary redémarre ses activités de production de viande hachée, de saucisserie et de plats cuisinés. L'agrément portant sur l'entreposage de matières premières congelées restait, lui, suspendu, le temps de poursuivre les inspections.
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