Alimentation Des risques de contamination sont mis en avant Le poisson pas si bon que ça pour la santé

Grillé, en papillote ou en sushis… Le poisson est devenu le roi de nos assiettes. L’agence de sécurité alimentaire met les pieds dans le plat : elle nous conseille de modérer notre consommation de produits de la mer et des rivières en raison de la pollution des eaux.
Vosges Matin - 06 juil. 2013 à 05:00 | mis à jour le 29 juil. 2013 à 11:54 - Temps de lecture :
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Il est toujours préférable de faire cuire les produits de la mer et des rivières car ils peuvent aussi être contaminés par des micro-organismes d’origine humaine ou animale, qui sont majoritairement détruits à la cuisson.  Photo AFP
Il est toujours préférable de faire cuire les produits de la mer et des rivières car ils peuvent aussi être contaminés par des micro-organismes d’origine humaine ou animale, qui sont majoritairement détruits à la cuisson.  Photo AFP

Depuis des années, les nutritionnistes nous recommandent de préférer le poisson à la viande rouge. Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) met un sacré bémol à ce régime alimentaire : elle préconise, en effet, de ne pas consommer plus de deux portions de poisson par semaine, dont une de poisson gras (saumon, sardines, hareng). Cette ration a été calculée afin de permettre une « couverture optimale » des besoins en nutriments tout en limitant les risques de contamination au mercure ou aux PCB, précise l’agence.

Saisie il y a un an par les autorités pour faire le point, l’Anses indique, dans son rapport publié hier, avoir « étudié différents scénarios » en tenant compte à la fois des « effets bénéfiques sur la santé » de la consommation des acides gras oméga 3, qu’on trouve principalement dans les poissons gras, et du niveau de contamination en dioxine, MeHg (mercure organique) et PCB (polychlorobiphényles, isolant) « dont l’action toxique est particulièrement importante pendant la période périnatale ». La déforestation dans le monde s’est en effet traduite par un déversement dans les lacs et rivières de quelque 260 tonnes de mercure auparavant retenues dans les sols, tandis que les quantités de mercure présentes dans les 100 premiers mètres de profondeurs des océans ont doublé en 100 ans.

Les eaux des mers et des rivières de plus en plus polluées

C’est pourquoi dans ce régime halieutique, les poissons d’eau douce (barbeau, brème, carpe, silure) doivent être mangés avec modération (deux fois par mois). Ils ne doivent pas être au menu plus d’une fois tous les deux mois pour les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes. Cette population est également invitée à modérer sa consommation de prédateurs sauvages (lotte, loup ou bar, bonite, anguille, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, thon) et carrément à éviter celle d’espadon et requin.

Évidemment, les produits crus (poissons ou coquillages) et les crustacés décortiqués vendus cuits sont leur sont déconseillés comme aux personnes âgées, immunodéprimées ou souffrant de pathologies (cancer, diabète). L’idéal, pour tous les autres, est de « varier les espèces et les lieux d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche) dans le cadre d’une alimentation diversifiée ». Jusqu’à nouvel ordre…