Gaz de schiste : Londres suspend la fracturation hydraulique par crainte des séismes

En raison du risque de tremblements de terre lors de la fracturation hydraulique pour extraire du gaz de schiste, le gouvernement britannique a mis fin à ces expérimentations.

 En 2017, la société Cuadrilla avait décidé d’effectuer un forage près de Blackpool au Royaume-Uni. En août dernier, la société l’avait interrompu en raison d’un tremblement de magnitude 2,9 qui avait secoué les habitations.
En 2017, la société Cuadrilla avait décidé d’effectuer un forage près de Blackpool au Royaume-Uni. En août dernier, la société l’avait interrompu en raison d’un tremblement de magnitude 2,9 qui avait secoué les habitations. Reuters

    Le gouvernement britannique a annoncé, ce samedi, suspendre la fracturation hydraulique destinée à extraire du sous-sol du gaz de schiste en raison des risques de secousses sismiques.

    La ministre chargée des Entreprises et de l'Énergie, Andrea Leadsom, a expliqué avoir pris cette décision à la suite d'un rapport du régulateur du secteur, The Oil and Gas Authority (OGA), ayant étudié l'activité sismique récente près d'un site où est pratiquée la fracturation hydraulique à Preston New Road, dans le Lancashire (nord-ouest de l'Angleterre).

    Actuellement, la législation au Royaume-Uni prévoit de suspendre la fracturation temporairement lorsqu'un tremblement de terre supérieur à 0,5 sur l'échelle de Richter intervient du fait des opérations d'extraction.

    « Après avoir examiné le rapport de l'OGA, il est clair que nous ne pouvons pas exclure de nouvelles conséquences inacceptables pour la population locale », a-t-elle déclaré en annonçant un moratoire à effet immédiat.

    Interdite en France

    En août dernier, la société Cuadrilla avait décidé de suspendre indéfiniment son forage de Preston New Road près de Blackpool après un tremblement de magnitude 2,9 qui avait secoué les habitations.

    Le gouvernement a expliqué qu'il ne donnerait pas son consentement à de nouveaux projets de fracturation hydraulique « à moins que de nouvelles preuves convaincantes ne soient fournies. »

    Le procédé de fracturation hydraulique consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l'extraction de gaz ou pétrole capturé dans la roche. Cette technique est controversée en raison de son impact environnemental.

    L'association Greenpeace s'est réjouie de l'annonce du gouvernement, tombée au début de la campagne pour les élections législatives du 12 décembre, saluant « le très grand mérite des militants de terrain partout dans le pays. »

    Le Royaume-Uni avait soutenu, en 2016, le gaz de schiste dans l'espoir de réduire sa dépendance envers le gaz, importé essentiellement de Norvège et du Qatar.

    L'objectif était d'ouvrir 20 puits à la mi-2020. Or, à ce jour, seuls trois puits ont été forés, sans qu'aucune exploitation de gaz de schiste n'ait débuté.

    En France, la fracturation hydraulique est interdite depuis 2011.