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Les déboires de Knight Capital, spécialiste du trading haute fréquence

Le courtier américain a frôlé la faillite à cause du bug d'un logiciel passant des ordres en Bourse.

Par Audrey Tonnelier

Publié le 07 août 2012 à 12h00, modifié le 07 août 2012 à 13h17

Temps de Lecture 2 min.

Plusieurs analystes évoquent le risque de démantèlement du groupe au profit de ses concurrents, alors que l’action Knight a perdu plus de 70 % de sa valeur depuis la semaine dernière.

Knight Capital est sauvé. Le courtier américain, qui avait perdu 440 millions de dollars (355 millions d’euros) la semaine dernière à la suite d’un bug informatique, est parvenu à réunir 400 millions de dollars pour éviter la faillite, lundi 6 août. Six investisseurs, dont son concurrent Getco, détiendront à terme plus de 70 % de ce courtier "de gros" – il sert d’intermédiaire avec des intervenants plus petits.

L’ampleur et la rapidité de la mobilisation, intervenue durant le week-end, sont à la mesure de l’émoi suscité. En effet, le 1er août, Knight Capital a provoqué un mini-krach à la Bourse de NewYork : plus de 140 titres ont connu des mouvements anormaux. En cause : un "problème technique" lors de l’installation d’un nouveau logiciel de passage d’ordres.

"Il a fallu près d’une heure pour apprendre que le problème venait d’un algorithme de Knight Capital. Ce logiciel a envoyé des ordres par centaines et fait exploser les cours", raconte Gregori Volokhine, président du gérant Meeschaert aux Etats-Unis.

C’est que Knight est un poids lourd à Wall Street : il gère près de 15 % des actions traitées quotidiennement sur le marché américain. Soit quelque 20 milliards de dollars, huit fois le volume échangé sur le CAC 40 !

SUBMERGÉ

Le courtier est aussi un habitué du trading haute fréquence, qui consiste à passer des ordres de Bourse automatisés à des vitesses toujours plus rapides grâce à des programmes informatiques très sophistiqués. Trop, selon ses détracteurs, à qui l’incident du 1er août a donné du grain à moudre. "Le trading automatisé montre ses limites lorsqu’il devient incontrôlable", déplore Benoît Lallemand, de l’ONG Finance Watch, qui souligne qu’il a fallu une demi-heure au courtier pour arrêter sa machine.

Si les clients de Knight Capital n’ont pas été affectés, le courtier a vite été submergé par sa "paume", qui l’a lesté de plus de 4,5 milliards de dollars d’actions en quelques minutes. La banque Goldman Sachs a dû intervenir en urgence, le soir du 1er août. Elle a racheté les actions non désirées à prix cassé pour aider Knight à "passer la nuit", rapporte le Wall Street Journal. Le courtier a ainsi pu limiter sa perte à 440 millions de dollars. Ce dernier ne disposait que de 365 millions de dollars de trésorerie, d’où la recapitalisation du week-end.

L’affaire serait donc close ? Rien de moins sûr. "La technologie de Knight était très réputée, autant que le contrôle du risque de JPMorgan, souligne M.Volokhine. Il faudra du temps pour rétablir la confiance."

De nombreux clients ont, en effet, délaissé le courtier. NYSE-Euronext, l’opérateur de la Bourse de New York, a provisoirement retiré à Knight Capital son mandat de teneur de marché – qui lui permet d’acheter et de vendre des actions. Plusieurs analystes évoquent le risque de démantèlement du groupe au profit de ses concurrents, alors que l’action Knight a perdu plus de 70 % de sa valeur depuis la semaine dernière.

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