Energie renouvelable
L'agriculture doit accélérer son passage à la méthanisation

« Il s'agit d'un développement très modeste par rapport aux objectifs de (l'ancien ministre de l'agriculture) Stéphane Le Foll et par rapport à ce qui se fait dans d'autres pays européens », a constaté Gilles Petitjean, directeur de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) Bretagne.

Sur ces 500 unités au plan national, 80 % sont d'origine agricole, les autres étant le fait, par exemple, de collectivités ou d'usines, en particulier dans l'agro-alimentaire. Lancé au printemps 2013 par Stéphane Le Foll et la ministre de l'écologie, Delphine Batho, le plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » (EMAA) prévoyait « 1 000 méthaniseurs à la ferme en 2020 », avec le double objectif de réduire les engrais chimiques en les remplaçant par l'azote issu des effluents d'élevage et de développer les énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique.

Fin mars, le ministère de la transition écologique a annoncé une série de mesures visant à accélérer le développement de cette filière, permettant d'envisager un nouveau souffle pour la méthanisation. La loi de transition énergétique fixe l'objectif que 10 % du gaz soit d'origine renouvelable en 2030.

Autre avantage de la méthanisation en agriculture : permettre une diversification et une source de revenus supplémentaires pour les exploitations agricoles, a rappelé Gilles Petitjean. Actuellement, environ 80 unités de méthanisation agricole fonctionnent en Bretagne. « Il faut qu'on arrive à atteindre 50 à 100 installations par an » dans la région, a fait valoir le représentant de l'Ademe.

Comparé aux autres sources d'énergie renouvelable, l'un des avantages de la méthanisation est sa « flexibilité ». Cette technique a « une capacité d'adapter sa production en temps réel » : produire davantage ou moins, selon les nécessités à un moment donné, a souligné Jean-Philippe Lamarcade, directeur régional Enedis.

La méthanisation peut également fournir du gaz qui a une « grande capacité de stockage, contrairement à l'électricité », a développé Éric Feuillet, chef de projet biométhane chez GRDF. On compte actuellement « 50/60 installations de biométhane rattachée au réseau en France », a-t-il précisé. Souvent citée en exemple, la comparaison avec l'Allemagne, qui comptait elle 2 300 unités de méthanisation en 2017, s'avère difficile, ont estimé les participants, car « ici, on travaille des déchets, alors qu'en Allemagne, ils mettent du maïs » dans leurs unités.

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