Chine : Le trafic d’organes des prisonniers Ouïghours révélé au grand jour

Par marinaleggiero
La Chine est impliquée dans un trafic d'organes prélevés de force sur des prisonniers Ouïghours - une minorité musulmane présente dans le pays - et revendus à des prix pouvant aller jusqu'à 500 000 dollars.
Chine : Le trafic d’organes des prisonniers Ouïghours révélé au grand jour

Alors que le monde est en pleine protestation collective suite au décès de George Floyd, dont l’interpellation violente et filmée avait suscité l’indignation, la découverte d’un trafic d’organes humains pourrait bien continuer d’attiser les esprits. C’est le site Vice qui révèle cette terrible réalité. Petit rappel : après avoir nié pendant de nombreuses années l’existence de camps destinés entre autres aux Musulmans, Catholiques et Tibétains – des ennemis de l’Etat – la Chine a reconnu en 2008 qu’elle abritait effectivement des centres de détentions composés de prisonniers n’ayant pourtant commis aucun délit ni reçu aucune condamnation. Et entre les murs de ces « camps de transformation par l’éducation » de nombreux détenus Ouïghours qui semblent avoir simplement disparu des radars. Et pour cause, selon Gutmann, ils sont tués notamment pour leurs organes.

Depuis quelques années, en effet, le gouvernement a lancé un vaste programme de suivi médical obligatoire pour les Ouïghours âgés de 12 à 65 ans. Et parmi les examens prodigués : prise de sang et échographie régulières afin de jauger l’état de leurs organes. Difficile à croire ? Avec une moyenne de 12 jours, ll faut savoir que la Chine est l’un des pays où le temps d’attente pour une greffe est le moins long. Pourtant, la tradition veut que les défunts soient gardés intacts après le décès, interdisant ainsi toute altération post-mortem dont le prélèvement d’organes. Dès lors comment expliquer ce délai exceptionnellement court ? Pour comparaison, aux Etats-Unis, un malade doit attendre environ 3,6 années pour obtenir un organe compatible alors que 145 millions de personnes sont enregistrées comme donneurs. Et si ces organes « halal » – qui n’ont par définition jamais été traversés par de l’alcool ni de la viande de porc – sont destinés à des malades autochtones, ils intéressent également beaucoup les pays d’Arabie Saoudite qui sont prêts à payer trois fois le prix « normal » pour obtenir un rein ou un cœur. Selon plusieurs sources, un prisonnier en bonne santé âgé d’une trentaine d’années pourrait rapporter jusqu’à un demi-million de dollars.

La Chine nie évidemment l’existence d’un tel trafic, pourtant sur place les preuves sont troublantes. Au Xinjiang, dans la région des Ouïghours, l’aéroport local a réservé l’une de ses pistes exclusivement au transport d’organes. Or, cette partie du pays ne compte que 25 millions d’habitants (2,5 moins que la France), pourquoi avoir mis en place un tel dispositif ? En outre, depuis que la communauté internationale s’intéresse d’un peu plus près à ce trafic, la Chine a construit à la hâte de nombreux crématoriums scrupuleusement gardés 24h/24 par des gardes, rémunérés bien au-dessus de la grille salariale en vigueur. En tout, ce serait près de 25 000 Ouïghours entre 25 à 35 ans qui seraient tués chaque année.