Réchauffement climatique : un choix cornélien pour l’Europe (Tribune)

Réchauffement climatique : un choix cornélien pour l’Europe (Tribune)

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La comparaison entre les systèmes électriques allemand et français montre que l’utilisation de l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité est la plus efficace pour réduire les émissions de CO2 associées à ce procédé. Contrairement à  une opinion largement répandue, les risques sanitaires associés à cette technologie sont parmi les plus faibles, de même que ses atteintes à la biodiversité. L’opposition des partis “verts” et de nombreuses associations “écologiques” est rationnellement injustifiée, dangereuse et coupable puisqu’elle freine la mise en œuvre de politiques efficaces de lutte contre le réchauffement climatique. Une tribune de Hervé Nifenecker.

La campagne européenne semble avoir du mal à démarrer. Des divergences s’expriment sur les politiques migratoires, sur le rôle des frontières et sur celui de la bureaucratie européenne. Elles ne mobilisent cependant pas les foules, au contraire du réchauffement climatique qui, lui, a inspiré la pétition « L’Affaire du  siècle » soutenant la procédure intentée contre l’état français pour défaut d’action efficace contre le réchauffement climatique, qui a fait de Greta Thunberg une idole des jeunes européens dans sa croisade contre l’immobilisme des gouvernements en la matière. Or le thème du réchauffement climatique apparaît très peu dans la campagne européenne, laissant entendre qu’il y aurait unanimité soit sur les solutions à apporter, soit pour n’en pas parler. Cette apparente apathie pourrait bien être le calme avant la tempête. La simple comparaison des mix énergétiques allemand et français justifie ce diagnostic.

L’Allemagne championne des énergies renouvelables

Les Verts français et les Associations qui en sont proches (Greenpeace, WWF, FNE, etc.) ainsi que le Syndicat des énergies renouvelables  (SER) et l’organisme public ADEME, soulignent à l’envie le retard pris par la France par rapport à l’Allemagne dans une transition énergétique exigeant le développement des productions éoliennes et photovoltaïques. Et les chiffres leur donnent raison puisque l’éolien allemand produisait, en 2016, 76 TWh, 3,5 fois plus que le français tandis que le photovoltaïque allemand avec 38 TWh, atteint 4,7 fois plus que son homologue français. On s’attendrait donc à ce que l’Allemagne fasse beaucoup mieux que la France en matière d’émissions de dioxyde de carbone. Las, la figure 1 fait litière de cet a priori.

Cette figure caractérise l’Allemagne, la France et l’Union Européenne grâce à deux paramètres, l’importance relative des énergies renouvelables intermittentes dans le mix électrique et les émissions de CO2 par habitant. Il apparaît sur la figure que l’importance des ENRi dans le Mix n’a aucun effet bénéfique, au contraire, sur les émissions de CO2. Ceci ne signifie pas, bien entendu, que les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques émettent du CO2 lorsqu’ils produisent de l’électricité. Mais cela provient des conséquences de leur fonctionnement sur les autres composantes du Mix. En effet, en Allemagne, les ENRi ne représentent que 25% du Mix électrique. Les 75 % restants peuvent fort bien être responsables des émissions élevés de l’Allemagne. C’est ce que montre la Figure 2.

En effet, on peut y voir qu’il y a une corrélation positive entre la part des ENRi et celle des fossiles dans le Mix. C’est une conséquence de l’intermittence de l’éolien et du solaire. L’absence de vent ou de soleil exige que les fluctuations de la production puissent être compensées par les centrales traditionnelles, fossiles ou nucléaires. L’Allemagne ayant décidé d’arrêter ses centrales nucléaires a donc dû maintenir, sinon augmenter, la puissance  de ses centrales fossiles. Mais les opérateurs de celles-ci devraient, en principe, diminuer leurs productions lorsque le vent souffle, et par là, perdre de l’argent. Ils  souhaitent donc trouver une gestion plus rentable des périodes de vent. La solution est d’exporter le trop produit. Ainsi la production éolienne de 76  TWh en  2018 a-t-elle permis d’exporter 50  TWh dans les pays voisins. Par conséquent, la production éolienne allemande ne joue qu’à la marge sur les émissions de CO2.

La France championne du nucléaire

La figure 3 montre la corrélation entre la part du nucléaire dans le mix électrique et les émissions de CO2. La simple observation de la figure montre que le recours au nucléaire pour produire l’électricité est un moyen puissant pour réduire les émissions de CO2. Parmi les pays européens, seule la Suède, avec du nucléaire et de l’hydraulique fait mieux que la France car elle a, davantage que la France utilisé l’électricité ou le bois pour le chauffage.

Quel choix européen ?

La Commission Européenne affiche, depuis longtemps, l’ambition de construire une politique européenne de l’énergie. On ne voit pas comment une telle politique serait possible sans qu’un choix clair soit fait entre les modèles allemand et français. Avec le modèle allemand l’Europe émettrait 4,5 milliards de tonnes de CO2 par an, alors qu’avec le modèle français ces émissions seraient ramenées à 2,2milliards de tonnes par an.

Dans le dernier rapport du GIEC (Special Report 1.5,  SR1.5) il est spécifié, que pour limiter la hausse de la température moyenne de surface  à 1,5°C, les émissions de CO2 ne devront pas dépasser 43 Mds de tonnes par an en 2025, avant de décroître, alors qu’en 2018 les émissions ont déjà atteint 37 Mds de tonnes. Pour une population mondiale de 9 milliards, les 43 Mds de tonnes  correspondent à 4,8 tonnes par habitant. Les Français émettent 4,38 tonnes par habitant et sont donc, déjà, dans les clous, contrairement aux Allemands qui émettent 8,88 tonnes par an et par habitant.

Dans ces conditions comment comprendre que le choix de l’Europe ne soit pas le modèle français ? Interrogé récemment sur France Culture José Bové donnait l’exemple du courage d’Angela Merkel qui avait décidé la sortie du nucléaire de l’Allemagne. Il citait le fait que l’on ne savait pas démanteler les réacteurs ni gérer les déchets. La plupart des spécialistes pensent le contraire. Mais, même en admettant qu’ils se trompent, constatons que le démantèlement peut attendre sans inconvénient pour le climat ni la biodiversité, et que, actuellement, les déchets sont gérés correctement et sûrement, sans dispersion dans la biosphère, contrairement au CO2, aux rejets toxiques des centrales à charbon et aux plastiques, par exemple. L’action sur les émissions de CO2 est urgente, de l’avis de tous les climatologues.

Régler le problème des déchets nucléaires ne présente aucun caractère d’urgence dans la mesure où ils sont contrôlés et entreposés dans des conditions sûres. Nous avons le temps de trouver des conditions optimisées pour leur stockage à moyen et long terme. Alors pourquoi ceux qui estiment être les gardiens du climat s’entêtent ils à refuser le moyen le plus efficace de le contrôler ? Est-ce la peur associée au mot nucléaire depuis Hiroshima et Nagasaki ? Les réacteurs et autres installations nucléaires civiles n’ont rien à voir avec  les bombes. Le nucléaire est victime d’un faux procès.

Le faux procès du nucléaire

De faibles risques sanitaires

L’Union Européenne a procédé à une étude approfondie des risques sanitaires associés aux différentes technologies (étude Externe) de production d’électricité. La revue internationale Forbes a résumé les conclusions de cette étude dans le Tableau 1. Pour  le nucléaire les conséquences observées et estimées des catastrophes de TMI, Tchernobyl et Fukushima sont prises en compte.

La catastrophe de Tchernobyl a été beaucoup plus meurtrière que celles de TMi et Fukushima. L’OMS a estimé que le nombre de décès attribuable aux contaminations radioactives consécutives à cette catastrophe serait de l’ordre de 4000. Il s’agit, essentiellement, de cancers provoqués par l’irradiation à moyen et long terme. L’estimation porte sur les 60 ans suivant la catastrophe.

En 2013, une étude sur  les décès entraînés par les émissions toxiques des centrales à charbon européennes a été réalisée par l’université de Stuttgart, à la demande de Greenpeace. Cette étude s’est inspirée du programme Externe. Elle conclut à plus de 22.000 morts prématurées chaque année en Europe. Sur 60 ans le nombre de décès prématurés dépasserait donc largement les 1,3 million, 200 fois plus que Tchernobyl, mais Greenpeace s’entête à préférer l’arrêt des réacteurs à celui des centrales à charbon et lignite en Allemagne.

Un faible impact sur la biodiversité

On peut considérer que l’impact sur la biodiversité sera proportionnel à la surface consacrée à la production. Le Tableau 2 montre la surface qui serait nécessaire pour produire 14 TWh par an (énergie produite par un EPR) selon les technologies. Il est clair que le nucléaire est la forme de production d’énergie affectant le moins la biodiversité.

De faibles besoins en matériaux

A titre d’exemple, l’EPR, (1650 MWe) requiert environ 500,000 m3 de béton et 110,000 tonnes d’acier. Les émissions de CO2 estimées lors de la construction de l’EPR ont été évaluées à environ 1 million de tonnes. Pendant 60 ans, un EPR produira environ 720 TWh. On arrive alors à des émissions de CO2 associées aux matériaux de construction de 0.5 g CO2/kWh. A production équivalente, les éoliennes requièrent 8 fois plus de béton et 12 fois plus d’acier que l’EPR.

Un coût compétitif

La différence de compétitivité relative des modèles allemand et français est simplement reflétée dans la différence de prix payé par les consommateurs particuliers allemands et français pour l’achat d’un MWh : 330 €/MWh en Allemagne, et 183 €/MWh en France en 2017.

En conclusion

La simultanéité de la campagne pour l’élection du parlement européen et de la prise de conscience généralisée des dangers du réchauffement climatique devrait mettre ce dernier au coeur de la campagne. En particulier on attend des têtes de liste qu’elles prennent clairement position sur la question du nucléaire qui est le moyen le plus efficace de production d’électricité bas carbone. L’Europe saura-t-elle donner sa préférence au modèle électrique français sur le modèle allemand ?

La question de l’autonomie de l’Europe dans les industries de l’énergie est cruciale. La principale production de cellule  photovoltaïque européenne, celle de l’Allemagne produit environ 700 MW/an à comparer aux 17000 produits par l’Inde, 13000 produits par la Chine et 16000 par les autres pays asiatiques. Seule la France est encore capable de construire des réacteurs nucléaires. Mais les difficultés de construction des EPR finlandais et français témoignent d’une perte de compétence de l’industrie française incapable de trouver un nombre suffisant de soudeurs d’aluminium qualifiés et, même de l’Autorité de sûreté nucléaire française qui ne semble plus en mesure d’établir des relations de confiance avec les industriels.

 

Les avis d’expert sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction de L’EnerGeek.

 

Rédigé par : Hervé Nifenecker

Hervé Nifenecker
Président fondateur de "Sauvons Le Climat"
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COMMENTAIRES

  • Il y a plusieurs erreurs dans cette tribune d’un organe qui affiche heureusement son activisme pro-nucléaire et n’a donc malheureusement pas une approche scientifique indépendante, objective, impartiale, de l’énergie et qui aboutit donc à des conclusions incomplètes voire erronées (pour ne pas dire souvent trompeuses puisque répétées et reprises maintes fois par les réseaux de lobbying associés alors que les réponses et démentis scientifiques et économiques ont régulièrement été apportés à ce type d’arguments, pour ne pas dire arguties). Mais plutôt que se projeter dans l’avenir, certains en France comme le réseau S. Huet, Michel Gay etc plus royalistes que le roi, aiment bien perdre du temps et en faire perdre aux autres à débattre, re-débattre, re-re-débattre en réchauffant les mêmes arguments et arguties etc pendant que les autres avancent et nous observent ébahis face à nos pertes et reculs dans les domaines industriels et compétitivité. On a perdu la partie nucléaire au plan des ventes et ce sont des responsables d’EDF eux mêmes qui l’écrivent et on fait de même sur les renouvelables plutôt que d’anticiper l’avenir.

    Pour mémoire dans le même temps où l’Allemagne et la Chine, entre autres, déployaient les renouvelables au plan mondial et participaient à en faire baisser drastiquement les prix comme jamais vu dans l’histoire des transitions énergétiques en captant en particulier pour la Chine des parts majeures de ces marchés ou pour Siemens la 1ere place dans l’éolien et pour l’Allemagne la 1ere place en efficacité énergétique et parmi les premières en sécurité réseau, entre multiples autres résultats dont des parts de marchés mondiaux – participant par la compétitivité croissante des renouvelables à faire fermer ou réduire la production des centrales charbon et gaz comme le ralentissement récent de la progression de centrales, malgré les importants déploiements en Chine et Inde notamment et la stagnation de la progression de l’électricité à partir de charbon depuis 2014 analysés par CarbonBrief le détaille dans le lien plus bas (1), donnant des perspectives universelles et supérieures aux renouvelables par rapport au nucléaire – la Finlande attend toujours l’EPR d’Olkiluoto 3 depuis 2005, la France Flamanville 3 depuis 2007, la Grande Bretagne Hinkley Point C depuis 2012 etc avec des prix au MWh désormais non compétitifs à ceux des renouvelables même le plus souvent stockage inclus. Prétendre ainsi décarboner alors qu’aucune unité n’est encore vraiment opérationnelle et que de nouveaux problèmes surgissent au fil du temps serait risible si le sujet n’était pas si sérieux.

    Outre que les chiffres sur les bilans des accidents nucléaires à partir d’études souvent réalisées par des Etats impliqués dans le nucléaire en charge d’assurer les conséquences financières et autres – ce qui est un sujet évidemment éminemment sensible sur plusieurs plans – sont amplement contestés par de multiples études scientifiques de nombreuses sources et pays dont la plupart sont étayées et pas moins crédibles que les autres, ceux concernant les accidents dans les différents secteurs manquent de recul concernant les renouvelables et incluent des périodes où les réglementations en matière de sécurité étaient peu appliquées dans un secteur encore récent qui n’a donc pas achevé sa consolidation mondiale. En outre il y a régulièrement des contestations sur les chiffres réels des accidents dans le nucléaire et notamment la sous-traitance. Donc être affirmatif sur le sujet est quelque peu hâtif.

    Pour réaliser objectivement ce type de tribune il faudrait donc déjà citer une multitude de sources. Et il est également plus prudent et objectif de situer des fourchettes de résultats à partir des études et méta-études les plus crédibles que des affirmations systématiquement avantageuses et incomplètes.

    Pareil quand on répète hâtivement que le prix de l’électricité en Allemagne est le double de celui de la France tous clients confondus en comparant un système qui date des années 70 (France) et suit une courbe économique en U, avec un système (Allemagne) qui se met en place depuis la mi-2000, sans regarder les tendances moyen terme et dans lequel on inclue l’ensemble des taxes sans distinction qui sont bien entendu à détailler en faisant leur bilan “net” et dont les résultats économiques de l’ensemble des coûts sont à comparer de manière complète en intégrant toutes les dépenses et investissement mais aussi toutes les recettes. Et le bilan est évidemment bien différent mais il faut avoir l’honnêteté d’intégrer toutes les données et non pas présenter une vision partielle, pour ne pas dire quelque peu mensongère.

    On compare les systèmes économiques et la fiscalité de chaque pays de manière généralement assez détaillée, par contre dans une tribune on ne sort qu’un seul chiffre sur le prix de l’énergie, alors que le sujet a fait l’objet d’études assez approfondies notamment d’Agora qui dresse un tableau différent.

    Un aspect de sécurité du nucléaire qui n’est jamais pris en compte mais dont le risque est bien réel est l’évolution des armements dont la précision et rapidité des missiles hypersoniques (de 5000 à 25.000 km/h selon les modèles en cours). Il n’y a pas de solution satisfaisante pour y faire face alors qu’il reste moins d’une minute pour réagir généralement dès leur éventuelle détection et sans même que 58 réacteurs soient ciblés, quelques réacteurs seulement suffiraient à produire autant de Tchernobyl en France qui serait alors durablement à genoux en un temps record en plus des durables déstabilisation et coupures réseau. On peut prétendre que personne n’osera le faire, pourtant plusieurs de leurs précurseurs les V2 heureusement moins précis et moins puissants ont bien été lancés sur Paris et Londres lors de la dernière guerre sans le moindre scrupule. Quand on dispose de navires et équipements pour couper des câbles sous-marins internet c’est que l’on prévoit l’éventualité d’en faire usage. Il n’y a pas de motifs de penser que ce serait différent concernant quelques-unes de nos centrales nucléaires comme cible très impactantes. On notera à ce sujet que la Russie détient 60% du marché nucléaire mondial mais que la part de nucléaire dans son mix énergétique est très bas, environ 4 fois inférieure à la nôtre et qu’il n’est pas prévu qu’elle soit grandement accrue. L’aspect diversification et sécurité semble mieux pris en compte. C’est un inconvénient majeur de l’option nucléaire de même que pour certains barrages. Mais sur cet aspect sensible, motus de la part de “Sauvons le nucléaire” titre qui serait sans doute plus approprié et objectif que “Sauvons le climat”.

    Par ailleurs et parmi les autres biais à charge des renouvelables :

    – Une fois encore ce n’est évidemment pas parce que l’Allemagne comme la Pologne ou autres, pour des raisons géologiques, historiques, économiques, sociales, électorales, de lobbying sectoriel etc utilisent du charbon et/ou d’autres du gaz qu’il faut prétendre que les technologies renouvelables y seraient forcément associées et donc moins efficaces à décarboner – De plus la plupart des scientifiques et ingénieurs de l’énergie ont travaillé avec succès aux solutions permettant à terme de supprimer gaz fossile et charbon donc faire comme si ce n’était pas le cas au travers de différents articles et tribunes finit par être révulsant vus les efforts et progrès accomplis –

    – les méta-études scientifiques sur les émissions de C02 pour chaque technologie prouvent pour plusieurs des renouvelables leur meilleure efficacité à décarboner et les bilans complets d’émissions de ces dernières dont on tient de plus en plus compte sont régulièrement améliorés. Ce n’est pas le cas du nucléaire dont le bilan tend plutôt à se dégrader avec entre autres ses ajouts et l’exploitation de sa ressource sur son cycle complet et qui avec son rendement moyen de quelques 33% en France passe l’essentiel de son temps à réchauffer l’atmosphère et les eaux majoritairement en pure perte ce qui est un élément contradictoire à la lutte contre le réchauffement climatique. En plus d’échauffer les esprits en tentant de faire croire à tort que ce serait la solution alors que le sujet de la décarbonisation est plus vaste et ne concerne pas que l’énergie si l’on veut réellement obtenir un résultat le plus rapidement et non pas uniquement chercher à vendre du nucléaire.

    – les multiples études et modélisations de mix énergétiques 100% renouvelables aboutissent également pour la grande majorité des pays étudiés à des bilans plus favorables

    – il est par contre exact que les technologies renouvelables emploient plus de matières premières comme d’autres secteurs (même si on trouve des chiffres et écarts sur le sujet parfois des plus farfelus) mais elles sont recyclables quasiment sans limites dans le temps à des niveaux proches des 100%, bien supérieurs à ceux du nucléaire qui pour environ 60 ans de production va laisser des déchets à très hauts risques pour plus de 100.000 ans si aucune solution coûteuse n’est mise en place et qui ne sera très probablement pas réalisée dans de nombreux cas dans le monde. Et depuis des décennies que cette question du stockage est étudiée, on ne constate pas un bilan mondial global satisfaisant avec de nombreux pays qui cherchent encore des sites, d’autres qui rencontrent des problèmes avec le leur, des emplacements de déchets en voie d’abandon et ceux immergés en mer qui vont poser problème et dont le sujet ne fait l’objet d’aucune transparence.

    – à noter ici que l’approche renouvelables est encore récente donc surtout centralisée alors que ces technologies s’intègrent la plupart très bien dans les bâtiments etc partout dans le monde et commencent à se déployer par l’autre bout de la chaîne énergétique. Dès lors elles remplacent donc des matériaux et des infrastructures de réseau, réduisant en conséquence l’utilisation de ressources et améliorant leur bilan avec un potentiel mondial énorme compte tenu du nombre de constructions et rénovations. Le secteur de la construction et rénovation a donc un rôle essentiel à jouer dans la production énergétique dans le monde avec entre autres les bâtiments “net zero energy” (NZEB) fournisseurs d’énergie. Le nucléaire n’a pas cette possibilité ni potentiel. Il n’est par ailleurs pas aussi universel d’où ses moindres perspectives que les renouvelables dans toutes les études.

    – pour le cas de l’Allemagne sur les 10 dernières années la météo ne constate que 16 jours par an sans guère de vent en éolien terrestre. Météo France indique quant à elle aucune période sans vent sur la France entière depuis les débuts de la météo. Par contre en mer du Nord notamment la production est assez constante en offshore. Par ailleurs on anticipe encore peu l’éolien aéroporté (AWES) mais sa production potentielle est très supérieure, son bilan complet quasi imbattable et son déploiement est désormais proche avec derrière déjà des groupes énergétiques majeurs. Ca n’empêche pas non plus le solaire PV en journée voire plus en solaire thermique, les autres renouvelables et adaptations non encore effectuées puisque l’on partait d’un système énergétique antérieur sur lequel se sont greffées les renouvelables. L’approche se fait en outre sur le réseau Entso-e qui compte déjà 39 pays et va se relier à d’autres. La Chine et ses multiples partenaires travaille elle sur Geidco (Global Energy Interconnection Development and Cooperation Organization), rachetant des régulateurs réseau et poursuivant ses prises de position dans l’énergie, confirmant qu’elle a compris les enjeux réels quand les publicitaires et représentants marketing du nucléaire, dont la méconnaissance pratique des problèmes énergétiques est flagrante, continuent de perdre du temps et d’en faire perdre avec des articles, tribunes et analyses superficielles, incomplètes et non objectives qui vont même à l’encontre des décisions prises par les opérateurs eux-mêmes. Des hauts responsables d’EDF se font copieusement insulter entre autres sur tweeter lorsqu’ils confirment les avantages des renouvelables. C’est dire si certains perdent leur calme et objectivité face aux réalités en cours qu’ls ne prennent pas la peine de comprendre ni d’admettre.

    – il a été maintes fois démontré qu’il n’était ni techniquement ni économiquement le plus satisfaisant de répondre aux variations du réseau avec des centrales charbon gaz ou nucléaire. Ces technologies sont de plus en plus dépassées techniquement et déjà, ou sinon sous peu, économiquement par diverses formes de stockages y compris long terme plus efficientes.

    – Un plein d’hydrogène ne coûte actuellement en pratique que 50 euros. Il devrait passer à 25 euros d’ici 2030 selon Air Liquide qui l’écrit. La baisse des prix réels est donc notoire. Le rendement d’une unité importante de production d’hydrogène est de l’ordre de 96% (82% pour les unités locales décentralisée Thyssenkrupp par exemple). Son stockage massif (entre autres mines salines etc) ne pose pas de problèmes majeurs. Le rendement d’une pile à combustible (hormis véhicules) peut atteindre les 85% en cogénération. L’hydrogène va voir ses applications s’étendre dans le monde avec les transports lourds, l’industrie, l’injection partielle réseau en substitution du gaz importé, le stockage, le pilotage des renouvelables etc Bref son usage est amené à grandement s’étendre et donc ses prix décroître encore – qui ont l’avantage pour le renouvelable notamment de ne pas être soumis aux variations directes du pétrole et gaz – d’autant que plusieurs pays, dont l’Espagne, prévoient d’en produire à bas coût à partir de solaire CSP entre autres. Il est donc nécessaire d’être compétitifs dans ce domaine s’il l’on ne veut pas perdre les marchés concernés et être dépendants, les yeux rivés sur le secteur nucléaire des années 70 que l’on ne verra jamais plus et qui n’était d’ailleurs pas du tout compétitif à l’époque et à l’origine de gabegies énergétiques (on aurait pu en outre depuis le temps éviter des déchets de plus de 100.000 ans de durée de vie et simplifier ainsi l’approche de Cigéo avec une échelle de temps plus réaliste). Le power to gas atteint des rendements de 80 à 85% voire un peu plus en phase industrielle depuis entre autres le programme européen Helmeth achevé en 2013. Les piles à combustibles biométhane employées depuis des années notamment par la Corée du sud, Etats-Unis (FuelCell Energy) et autres ont des rendements supérieurs aux turbines gaz.

    – l’Allemagne – comme la Pologne et autres pays disposant de ressources à bas coût – avait un avantage économique à utiliser son charbon lui revenant peu cher. De fait et comme on peut le vérifier elle a eu depuis sa transition un prix de marché de l’électricité inférieur au nôtre issu pourtant d’un parc nucléaire amplement amorti, ce qui favorisait ses industries énergivores et/ou exportatrices. Par ailleurs elle a bénéficié d’un chiffre d’affaires supérieur au nôtre dans le domaine des renouvelables au plan mondial et a participé à leur large diffusion et impacts positifs. On n’en tient jamais compte dans leur bilan économique et d’émissions ni celui entre autres de la Chine et pourtant c’est un aspect essentiel de déploiement de l’accès à l’énergie et à la décarbonisation et dont les perspectives sont très supérieures au nucléaire.

    – dire que l’on va décarboner avec notre nucléaire ou que l’on va sauvegarder nos emplois n’est pas très réaliste si l’on analyse la place ou la progression des concurrents et nos ventes de centrales nucléaires dans le monde. Le marché est actuellement détenu à 60% par Rosatom plus que largement soutenu par l’Etat russe et il devrait l’être par la Chine d’ici à 20 ans comme l’estiment de récents responsables d’EDF entre autres qui ont publié sur ce sujet.

    – on sait également très bien que la Russie dépend fortement de ses exportations fossiles dont gaz, qu’elle se prépare techniquement à le décarboner par divers procédés dont pyrolyse thermique du méthane avec production de carbone solide dans le cadre de travaux avancés à Tomsk et par ailleurs en commun avec l’Allemagne et qu’elle n’est pas prête à arrêter sa production fossile. Pas plus que la France n’est prête à se passer du pétrole et du gaz importé rapidement, qu’elle continue de promouvoir des chaudières gaz alors que l’injection de biogaz, biométhane et hydrogène sur le réseau en France est encore faible et malgré que des technologies commercialisées de couplage solaire thermique hybride utilisant du gaz réfrigérant associé à une pompe à chaleur atteint aisément des Cop de 6,6 à 10, que le solaire thermique sur réseau de chaleur atteint des Cop encore bien plus élevés, de même que le solaire thermique avec stockage inter-saisonnier et couverture à 100% des besoins. Sans parler des carburants solaires à bas prix etc développés par exemple à l’université suédoise de Chalmers parmi d’autres. Etc

    La réalité est donc :

    – que nous avons peu de perspectives de ventes de centrales nucléaires en Europe et dans le monde donc peu d’impact à décarboner ou à créer de nombreux emplois sur ce plan.

    – que l’Allemagne et la Russie comme la France et autres ont souvent des intérêts communs et dépendances qui ne changeront pas du jour au lendemain, que fixer un prix au C02 a jusqu’à présent été très difficile en Europe comme la plupart des fois ailleurs.

    C’est à déplorer compte tenu des émissions des énergies fossiles mais ce n’est pas honnête de prétendre que les renouvelables seraient responsables de l’usage d’énergies fossiles alors que peu de gens se préoccupaient de décarboner efficacement, qu’il y a les lobbies des fossiles et enjeux concernés qui se sont jusqu’à présent imposés dans beaucoup trop de domaines et que le secteur nucléaire beaucoup plus ancien aurait pu produire entre autres de l’hydrogène, en développer les usages, en faire baisser les prix, le substituer à des énergies fossiles émissives alors que c’est un élément essentiel pour décarboner des pans entiers de nos activités (bâtiments, industries, transports, etc). L’argument décarbonisation eût été plus solide si cette voie avait été anticipée sans que d’autres pays nous le démontrent et nous obligent désormais à avancer plus rapidement dans ce sens.

    En d’autres termes, la France n’a que peu d’opportunités de vendre ses EPR notamment en Europe. Par contre l’Europe a une forte dépendance aux fossiles dont gaz. Produire de l’hydrogène et du biométhane (qui dispose de plusieurs sources de production) au plus bas prix est donc un élément d’usage territorial comme d’exportations et de décarbonisation manifestement incontournable donc porteur.

    Bloomberg New Energy Finance (Bnef), Carbon Tracker, Carbonbrief etc ont démontré comme cité plus haut l’apport positif des renouvelables à contenir et faire récemment régresser l’essor du charbon comme depuis 2014 la production d’électricité à partir de charbon qui n’avait pourtant quasiment cessé de progresser depuis les années 50.

    L’aspect qui manquait pour aller plus vite était notamment un prix assez compétitif de l’hydrogène entre autres vecteurs décarbonés, mais avec la progression des technologies et la mise en place des marchés concernés c’est en train de changer relativement rapidement. Par exemple le réseau gazier européen est très important et interconnecté et peut intégrer aisément la plupart du temps 10% d’hydrogène.

    Donc plutôt que de tenter de faire croire à partir de données incomplètes et/ou erronées et depuis des années que les allemands et les 198 pays qui font des renouvelables, bien supérieurs à ceux qui font du nucléaire se sont totalement trompés alors que nos EPR européens ont tous dépassé leurs dates d’ouverture et prix et que le marché nous échappe, ou que les allemands et tous les autres pays et Etats concernés dont la Californie vont changer d’avis en lisant les tribunes de Michel Gay ou de “Sauvons le nucléaire..” (..français pour une durée très limitée) mais certainement pas le climat, mieux vaudrait aborder le sujet de la décarbonisation et de l’énergie objectivement donc plus efficacement en intégrant tous les paramètres dont la sécurité face à l’évolution des armements et conflits et en citant toutes les technologies et approches les plus efficaces, existantes comme celles qui arrivent et nécessitent d’être comme chaque fois anticipées si l’on ne veut pas être constamment sur la touche. Et ce ne sont pas les solutions et approches qui manquent, qui évoluent favorablement et ont au final moins d’inconvénients que le nucléaire.

    (1) Article après la cartographie sur le charbon :

    https://www.carbonbrief.org/mapped-worlds-coal-power-plants

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  • Il y a plusieurs erreurs dans cette tribune d’un organe qui affiche heureusement son activisme pro-nucléaire et n’a donc malheureusement pas une approche scientifique indépendante, objective, impartiale, de l’énergie comme ce serait bien plus utile et qui aboutit donc à des conclusions incomplètes voire erronées (pour ne pas dire souvent trompeuses puisque répétées et reprises maintes fois par les réseaux de lobbying associés alors que les réponses et démentis scientifiques et économiques ont régulièrement été apportés à ce type d’arguments, pour ne pas dire arguties). Mais plutôt que se projeter dans l’avenir, certains en France comme le réseau S. Huet, Michel Gay etc plus royalistes que le roi, aiment bien perdre du temps et en faire perdre aux autres à débattre, re-débattre, re-re-débattre en réchauffant les mêmes arguments et arguties etc pendant que les autres avancent et nous observent ébahis face à nos pertes et reculs dans les domaines industriels et compétitivité. On a perdu la partie nucléaire au plan des ventes et ce sont des responsables d’EDF eux mêmes qui l’écrivent et on fait de même sur les renouvelables plutôt que d’anticiper l’avenir.

    Pour mémoire dans le même temps où l’Allemagne et la Chine, entre autres, déployaient les renouvelables au plan mondial et participaient à en faire baisser drastiquement les prix comme jamais vu dans l’histoire des transitions énergétiques en captant en particulier pour la Chine des parts majeures de ces marchés ou pour Siemens la 1ere place dans l’éolien et pour l’Allemagne la 1ere place en efficacité énergétique et parmi les premières en sécurité réseau, entre multiples autres résultats dont des parts de marchés mondiaux – participant par la compétitivité croissante des renouvelables à faire fermer ou réduire la production des centrales charbon et gaz comme le ralentissement récent de la progression de centrales, malgré les importants déploiements en Chine et Inde notamment et la stagnation de la progression de l’électricité à partir de charbon depuis 2014 analysés par CarbonBrief le détaille dans le lien plus bas (1), donnant des perspectives universelles et supérieures aux renouvelables par rapport au nucléaire – la Finlande attend toujours l’EPR d’Olkiluoto 3 depuis 2005, la France Flamanville 3 depuis 2007, la Grande Bretagne Hinkley Point C depuis 2012 etc avec des prix au MWh désormais non compétitifs à ceux des renouvelables même le plus souvent stockage inclus. Prétendre ainsi décarboner alors qu’aucune unité n’est encore vraiment opérationnelle et que de nouveaux problèmes surgissent au fil du temps serait risible si le sujet n’était pas si sérieux.

    Outre que les chiffres sur les bilans des accidents nucléaires à partir d’études souvent réalisées par des Etats impliqués dans le nucléaire en charge d’assurer les conséquences financières et autres – ce qui est un sujet évidemment éminemment sensible sur plusieurs plans – sont amplement contestés par de multiples études scientifiques de nombreuses sources et pays dont la plupart sont étayées et pas moins crédibles que les autres, ceux concernant les accidents dans les différents secteurs manquent de recul concernant les renouvelables et incluent des périodes où les réglementations en matière de sécurité étaient peu appliquées dans un secteur encore récent qui n’a donc pas achevé sa consolidation mondiale. En outre il y a régulièrement des contestations sur les chiffres réels des accidents dans le nucléaire et notamment la sous-traitance. Donc être affirmatif sur le sujet est quelque peu hâtif.

    Pour réaliser objectivement ce type de tribune il faudrait donc déjà citer une multitude de sources. Et il est également plus prudent et objectif de situer des fourchettes de résultats à partir des études et méta-études les plus crédibles que des affirmations systématiquement avantageuses et incomplètes.

    Pareil quand on répète hâtivement que le prix de l’électricité en Allemagne est le double de celui de la France tous clients confondus en comparant un système qui date des années 70 (France) et suit une courbe économique en U, avec un système (Allemagne) qui se met en place depuis la mi-2000, sans regarder les tendances moyen terme et dans lequel on inclue l’ensemble des taxes sans distinction qui sont bien entendu à détailler en faisant leur bilan “net” et dont les résultats économiques de l’ensemble des coûts sont à comparer de manière complète en intégrant toutes les dépenses et investissement mais aussi toutes les recettes. Et le bilan est évidemment bien différent mais il faut avoir l’honnêteté d’intégrer toutes les données et non pas présenter une vision partielle, pour ne pas dire quelque peu mensongère.

    On compare les systèmes économiques et la fiscalité de chaque pays de manière généralement assez détaillée, par contre dans une tribune on ne sort qu’un seul chiffre sur le prix de l’énergie, alors que le sujet a fait l’objet d’études assez approfondies notamment d’Agora qui dresse un tableau différent.

    Un aspect de sécurité du nucléaire qui n’est jamais pris en compte mais dont le risque est bien réel est l’évolution des armements dont la précision et rapidité des missiles hypersoniques (de 5000 à 25.000 km/h selon les modèles en cours). Il n’y a pas de solution satisfaisante pour y faire face alors qu’il reste moins d’une minute pour réagir généralement dès leur éventuelle détection et sans même que 58 réacteurs soient ciblés, quelques réacteurs seulement suffiraient à produire autant de Tchernobyl en France qui serait alors durablement à genoux en un temps record en plus des durables déstabilisation et coupures réseau. On peut prétendre que personne n’osera le faire, pourtant plusieurs de leurs précurseurs les V2 heureusement moins précis et moins puissants ont bien été lancés sur Paris et Londres lors de la dernière guerre sans le moindre scrupule. Quand on dispose de navires et équipements pour couper des câbles sous-marins internet c’est que l’on prévoit l’éventualité d’en faire usage. Il n’y a pas de motifs de penser que ce serait différent concernant quelques-unes de nos centrales nucléaires comme cible très impactantes. On notera à ce sujet que la Russie détient 60% du marché nucléaire mondial mais que la part de nucléaire dans son mix énergétique est très bas, environ 4 fois inférieure à la nôtre et qu’il n’est pas prévu qu’elle soit grandement accrue. L’aspect diversification et sécurité semble mieux pris en compte. C’est un inconvénient majeur de l’option nucléaire de même que pour certains barrages. Mais sur cet aspect sensible, motus de la part de “Sauvons le nucléaire” titre qui serait sans doute plus approprié et objectif que “Sauvons le climat”.

    Par ailleurs et parmi les autres biais à charge des renouvelables :

    – Une fois encore ce n’est évidemment pas parce que l’Allemagne comme la Pologne ou autres, pour des raisons géologiques, historiques, économiques, sociales, électorales, de lobbying sectoriel etc utilisent du charbon et/ou d’autres du gaz qu’il faut prétendre que les technologies renouvelables y seraient forcément associées et donc moins efficaces à décarboner – De plus la plupart des scientifiques et ingénieurs de l’énergie ont travaillé avec succès aux solutions permettant à terme de supprimer gaz fossile et charbon donc faire comme si ce n’était pas le cas au travers de différents articles et tribunes finit par être révulsant vus les efforts et progrès accomplis –

    – les méta-études scientifiques sur les émissions de C02 pour chaque technologie prouvent pour plusieurs des renouvelables leur meilleure efficacité à décarboner et les bilans complets d’émissions de ces dernières dont on tient de plus en plus compte sont régulièrement améliorés. Ce n’est pas le cas du nucléaire dont le bilan tend plutôt à se dégrader avec entre autres ses ajouts et l’exploitation de sa ressource sur son cycle complet et qui avec son rendement moyen de quelques 33% en France passe l’essentiel de son temps à réchauffer l’atmosphère et les eaux majoritairement en pure perte ce qui est un élément contradictoire à la lutte contre le réchauffement climatique. En plus d’échauffer les esprits en tentant de faire croire à tort que ce serait la solution alors que le sujet de la décarbonisation est plus vaste et ne concerne pas que l’énergie si l’on veut réellement obtenir un résultat le plus rapidement et non pas uniquement chercher à vendre du nucléaire.

    – les multiples études et modélisations de mix énergétiques 100% renouvelables aboutissent également pour la grande majorité des pays étudiés à des bilans plus favorables

    – il est par contre exact que les technologies renouvelables emploient plus de matières premières comme d’autres secteurs (même si on trouve des chiffres et écarts sur le sujet parfois des plus farfelus) mais elles sont recyclables quasiment sans limites dans le temps à des niveaux proches des 100%, bien supérieurs à ceux du nucléaire qui pour environ 60 ans de production va laisser des déchets à très hauts risques pour plus de 100.000 ans si aucune solution coûteuse n’est mise en place et qui ne sera très probablement pas réalisée dans de nombreux cas dans le monde. Et depuis des décennies que cette question du stockage est étudiée, on ne constate pas un bilan mondial global satisfaisant avec de nombreux pays qui cherchent encore des sites, d’autres qui rencontrent des problèmes avec le leur, des emplacements de déchets en voie d’abandon et ceux immergés en mer qui vont poser problème et dont le sujet ne fait l’objet d’aucune transparence.

    – à noter ici que l’approche renouvelables est encore récente donc surtout centralisée alors que ces technologies s’intègrent la plupart très bien dans les bâtiments etc partout dans le monde et commencent à se déployer par l’autre bout de la chaîne énergétique. Dès lors elles remplacent donc des matériaux et des infrastructures de réseau, réduisant en conséquence l’utilisation de ressources et améliorant leur bilan avec un potentiel mondial énorme compte tenu du nombre de constructions et rénovations. Le secteur de la construction et rénovation a donc un rôle essentiel à jouer dans la production énergétique dans le monde avec entre autres les bâtiments “net zero energy” (NZEB) fournisseurs d’énergie. Le nucléaire n’a pas cette possibilité ni potentiel. Il n’est par ailleurs pas aussi universel d’où ses moindres perspectives que les renouvelables dans toutes les études.

    – pour le cas de l’Allemagne sur les 10 dernières années la météo ne constate que 16 jours par an sans guère de vent en éolien terrestre. Météo France indique quant à elle aucune période sans vent sur la France entière depuis les débuts de la météo. Par contre en mer du Nord notamment la production est assez constante en offshore. Par ailleurs on anticipe encore peu l’éolien aéroporté (AWES) mais sa production potentielle est très supérieure, son bilan complet quasi imbattable et son déploiement est désormais proche avec derrière déjà des groupes énergétiques majeurs. Ca n’empêche pas non plus le solaire PV en journée voire plus en solaire thermique, les autres renouvelables et adaptations non encore effectuées puisque l’on partait d’un système énergétique antérieur sur lequel se sont greffées les renouvelables. L’approche se fait en outre sur le réseau Entso-e qui compte déjà 39 pays et va se relier à d’autres. La Chine et ses multiples partenaires travaille elle sur Geidco (Global Energy Interconnection Development and Cooperation Organization), rachetant des régulateurs réseau et poursuivant ses prises de position dans l’énergie, confirmant qu’elle a compris les enjeux réels quand les publicitaires et représentants marketing du nucléaire, dont la méconnaissance pratique des problèmes énergétiques est flagrante, continuent de perdre du temps et d’en faire perdre avec des articles, tribunes et analyses superficielles, incomplètes et non objectives qui vont même à l’encontre des décisions prises par les opérateurs eux-mêmes. Des hauts responsables d’EDF se font copieusement insulter entre autres sur tweeter lorsqu’ils confirment les avantages des renouvelables. C’est dire si certains perdent leur calme et objectivité face aux réalités en cours qu’ls ne prennent pas la peine de comprendre ni d’admettre.

    – il a été maintes fois démontré qu’il n’était ni techniquement ni économiquement le plus satisfaisant de répondre aux variations du réseau avec des centrales charbon gaz ou nucléaire. Ces technologies sont de plus en plus dépassées techniquement et déjà, ou sinon sous peu, économiquement par diverses formes de stockages y compris long terme plus efficientes.

    – Un plein d’hydrogène ne coûte actuellement en pratique que 50 euros. Il devrait passer à 25 euros d’ici 2030 selon Air Liquide qui l’écrit. La baisse des prix réels est donc notoire. Le rendement d’une unité importante de production d’hydrogène est de l’ordre de 96% (82% pour les unités locales décentralisée Thyssenkrupp par exemple). Son stockage massif (entre autres mines salines etc) ne pose pas de problèmes majeurs. Le rendement d’une pile à combustible (hormis véhicules) peut atteindre les 85% en cogénération. L’hydrogène va voir ses applications s’étendre dans le monde avec les transports lourds, l’industrie, l’injection partielle réseau en substitution du gaz importé, le stockage, le pilotage des renouvelables etc Bref son usage est amené à grandement s’étendre et donc ses prix décroître encore – qui ont l’avantage pour le renouvelable notamment de ne pas être soumis aux variations directes du pétrole et gaz – d’autant que plusieurs pays, dont l’Espagne, prévoient d’en produire à bas coût à partir de solaire CSP entre autres. Il est donc nécessaire d’être compétitifs dans ce domaine s’il l’on ne veut pas perdre les marchés concernés et être dépendants, les yeux rivés sur le secteur nucléaire des années 70 que l’on ne verra jamais plus et qui n’était d’ailleurs pas du tout compétitif à l’époque et à l’origine de gabegies énergétiques (on aurait pu en outre depuis le temps éviter des déchets de plus de 100.000 ans de durée de vie et simplifier ainsi l’approche de Cigéo avec une échelle de temps plus réaliste). Le power to gas atteint des rendements de 80 à 85% voire un peu plus en phase industrielle depuis entre autres le programme européen Helmeth achevé en 2013. Les piles à combustibles biométhane employées depuis des années notamment par la Corée du sud, Etats-Unis (FuelCell Energy) et autres ont des rendements supérieurs aux turbines gaz.

    – l’Allemagne – comme la Pologne et autres pays disposant de ressources à bas coût – avait un avantage économique à utiliser son charbon lui revenant peu cher. De fait et comme on peut le vérifier elle a eu depuis sa transition un prix de marché de l’électricité inférieur au nôtre issu pourtant d’un parc nucléaire amplement amorti, ce qui favorisait ses industries énergivores et/ou exportatrices. Par ailleurs elle a bénéficié d’un chiffre d’affaires supérieur au nôtre dans le domaine des renouvelables au plan mondial et a participé à leur large diffusion et impacts positifs. On n’en tient jamais compte dans leur bilan économique et d’émissions ni celui entre autres de la Chine et pourtant c’est un aspect essentiel de déploiement de l’accès à l’énergie et à la décarbonisation et dont les perspectives sont très supérieures au nucléaire.

    – dire que l’on va décarboner avec notre nucléaire ou que l’on va sauvegarder nos emplois n’est pas très réaliste si l’on analyse la place ou la progression des concurrents et nos ventes de centrales nucléaires dans le monde. Le marché est actuellement détenu à 60% par Rosatom plus que largement soutenu par l’Etat russe et il devrait l’être par la Chine d’ici à 20 ans comme l’estiment de récents responsables d’EDF entre autres qui ont publié sur ce sujet.

    – on sait également très bien que la Russie dépend fortement de ses exportations fossiles dont gaz, qu’elle se prépare techniquement à le décarboner par divers procédés dont pyrolyse thermique du méthane avec production de carbone solide dans le cadre de travaux avancés à Tomsk et par ailleurs en commun avec l’Allemagne et qu’elle n’est pas prête à arrêter sa production fossile. Pas plus que la France n’est prête à se passer du pétrole et du gaz importé rapidement, qu’elle continue de promouvoir des chaudières gaz alors que l’injection de biogaz, biométhane et hydrogène sur le réseau en France est encore faible et malgré que des technologies commercialisées de couplage solaire thermique hybride utilisant du gaz réfrigérant associé à une pompe à chaleur atteint aisément des Cop de 6,6 à 10, que le solaire thermique sur réseau de chaleur atteint des Cop encore bien plus élevés, de même que le solaire thermique avec stockage inter-saisonnier et couverture à 100% des besoins. Sans parler des carburants solaires à bas prix etc développés par exemple à l’université suédoise de Chalmers parmi d’autres. Etc

    La réalité est donc :

    – que nous avons peu de perspectives de ventes de centrales nucléaires en Europe et dans le monde donc peu d’impact à décarboner ou à créer de nombreux emplois sur ce plan.

    – que l’Allemagne et la Russie comme la France et autres ont souvent des intérêts communs et dépendances qui ne changeront pas du jour au lendemain, que fixer un prix au C02 a jusqu’à présent été très difficile en Europe comme la plupart des fois ailleurs.

    C’est à déplorer compte tenu des émissions des énergies fossiles mais ce n’est pas honnête de prétendre que les renouvelables seraient responsables de l’usage d’énergies fossiles alors que peu de gens se préoccupaient de décarboner efficacement, qu’il y a les lobbies des fossiles et enjeux concernés qui se sont jusqu’à présent imposés dans beaucoup trop de domaines et que le secteur nucléaire beaucoup plus ancien aurait pu produire entre autres de l’hydrogène, en développer les usages, en faire baisser les prix, le substituer à des énergies fossiles émissives alors que c’est un élément essentiel pour décarboner des pans entiers de nos activités (bâtiments, industries, transports, etc). L’argument décarbonisation eût été plus solide si cette voie avait été anticipée sans que d’autres pays nous le démontrent et nous obligent désormais à avancer plus rapidement dans ce sens.

    En d’autres termes, la France n’a que peu d’opportunités de vendre ses EPR notamment en Europe. Par contre l’Europe a une forte dépendance aux fossiles dont gaz. Produire de l’hydrogène et du biométhane (qui dispose de plusieurs sources de production) au plus bas prix est donc un élément d’usage territorial comme d’exportations et de décarbonisation manifestement incontournable donc porteur.

    Bloomberg New Energy Finance (Bnef), Carbon Tracker, Carbonbrief etc ont démontré comme cité plus haut l’apport positif des renouvelables à contenir et faire récemment régresser l’essor du charbon comme depuis 2014 la production d’électricité à partir de charbon qui n’avait pourtant quasiment cessé de progresser depuis les années 50.

    L’aspect qui manquait pour aller plus vite était notamment un prix assez compétitif de l’hydrogène entre autres vecteurs décarbonés, mais avec la progression des technologies et la mise en place des marchés concernés c’est en train de changer relativement rapidement. Par exemple le réseau gazier européen est très important et interconnecté et peut intégrer aisément la plupart du temps 10% d’hydrogène.

    Donc plutôt que de tenter de faire croire à partir de données incomplètes et/ou erronées et depuis des années que les allemands et les 198 pays qui font des renouvelables, bien supérieurs à ceux qui font du nucléaire se sont totalement trompés alors que nos EPR européens ont tous dépassé leurs dates d’ouverture et prix et que le marché nous échappe, ou que les allemands et tous les autres pays et Etats concernés dont la Californie vont changer d’avis en lisant les tribunes de Michel Gay ou de “Sauvons le nucléaire..” (..français pour une durée très limitée) mais certainement pas le climat, mieux vaudrait aborder le sujet de la décarbonisation et de l’énergie objectivement donc plus efficacement en intégrant tous les paramètres dont la sécurité face à l’évolution des armements et conflits et en citant toutes les technologies et approches les plus efficaces, existantes comme celles qui arrivent et nécessitent d’être comme chaque fois anticipées si l’on ne veut pas être constamment sur la touche. Et ce ne sont pas les solutions et approches qui manquent, qui évoluent favorablement et ont au final moins d’inconvénients que le nucléaire.

    (1) Article après la cartographie sur le charbon :

    https://www.carbonbrief.org/mapped-worlds-coal-power-plants

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  • “Un système d’énergie renouvelable à 100 % est plus efficace et plus économique que les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire actuels”

    Je ne vais pas mettre ici les déjà 182 études scientifiques largement revues et corrigées sur le sujet d’approches différentes de l’énergie, les plus rapides, efficaces, moins coûteuses et moins risquées mais juste la plus récente qui est globale, réalisée par plusieurs équipes scientifiques et modélisations et compte quand même 321 pages !

    On peut faire varier les paramètres, approches et technologies quand telle ou telle ne plaît pas et je ne partage d’ailleurs pas tout car les technologies évoluent continuellement et il y a des approches encore plus pointues mais tous les pays n’ont pas les capacités technologiques donc sur le fond les données et modélisations sont pragmatiques et réalistes en l’état actuel et d’autres études sont mises à jour régulièrement pour coller aux réalités technologiques et économiques.

    Elle a été mise sur pied depuis plus de 4,5 ans pour (je cite) “montrer comment les faits technico-économiques permettent un passage beaucoup plus rapide et rigoureux aux énergies renouvelables afin de déclencher un développement technologique mondial plus dynamique et une chance supplémentaire pour toutes les régions du monde d’acquérir leur indépendance énergétique et de bénéficier des perspectives associées à la paix et règlement des conflits”

    “Cette approche permet notamment de réduire les coûts de l’énergie sans avoir recours à des technologies à hauts risques comme l’énergie nucléaire déployée à grande échelle et le captage et la séquestration du carbone (CSC).”

    “Contrairement aux affirmations populaires, une profonde décarbonisation des secteurs de l’électricité et de la chaleur est possible d’ici 2030. Le secteur des transports sera à la traîne, avec une baisse massive des émissions de gaz à effet de serre de 2030 à 2050 (voir figure KF-4).”

    “Les grandes régions peuvent réaliser une réduction substantielle des coûts, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (-31%), en Amérique du Nord (-22%), en Amérique du Sud (-34%) et en Europe (-15%), tout en ne produisant aucune émission d’ici 2050.”

    “Le coût uniformisé de l’électricité diminue considérablement, passant d’environ 78€/MWh en 2015 à environ 53€/MWh en 2050, tandis que le coût uniformisé de la chaleur passe d’environ 39€/MWh en 2015 à environ 49€/MWh en 2050.”

    “Le stockage de l’énergie permettra de répondre à près de 23 % de la demande d’électricité et à environ 26 % de la demande de chaleur.”

    “Un système énergétique mondial 100% renouvelable peut être réalisé avec zéro émission de GES avant 2050 et de manière plus rentable que le système énergétique actuel utilisant des combustibles fossiles et le nucléaire.”

    “Un système d’énergie renouvelable à 100 % est plus efficace et plus économique que les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire actuels.”

    P16/321

    “Le stockage de l’énergie joue un rôle essentiel dans la transition du système énergétique mondial vers les énergies renouvelables à 100 %. Une combinaison de technologies de stockage de l’électricité et de la chaleur couvre la demande d’énergie tout au long de la période de transition (figure ES-5). Le stockage de l’énergie couvre environ 23 % de la demande d’électricité et environ 26 % de la demande de chaleur en 2050.”

    “Poduction de combustibles synthétiques : Un aspect essentiel pour permettre un système d’énergie 100 % renouvelable est la production de combustibles synthétiques. Les technologies de conversion des combustibles telles que le Fischer-Tropsch, l’électrolyse de l’eau, la méthanisation et d’autres technologies fournissent des combustibles à base d’énergies renouvelables pendant la transition énergétique.”

    “La gestion de la chaleur joue un rôle essentiel dans la production efficace de carburants synthétiques. La chaleur récupérée peut fournir une grande partie de l’énergie nécessaire au captage direct du CO2 dans l’air, qui à son tour fournit le carbone de l’atmosphère pour la production de combustibles synthétiques. L’utilisation de la chaleur récupérée et de la chaleur excédentaire est vitale pour une transition énergétique optimale en termes de coûts dans le secteur des transports. Cela se produit de façon significative au-delà de 2035.”

    Le résultat le plus important de la transition énergétique mondiale est que les émissions de GES peuvent être réduites de près de 30 000 mégatonnes d’équivalent CO2 (MtCO2eq) en 2015 à zéro en 2050 (voir figure ES-8). Les émissions de GES cumulées restantes d’environ 422 gigatonnes d’équivalent CO2 (GtCO2eq) sont conformes aux objectifs ambitieux de l’Accord de Paris de limiter la hausse des températures à 1,5°C.

    http://energywatchgroup.org/wp-content/uploads/EWG_LUT_100RE_All_Sectors_Global_Report_2019.pdf

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  • Certes cet article est orienté et fait la propagande de l’électricité nucléaire. Mais la grande erreur est surtout d’ignorer l’usage des hydrocarbures pour autre chose que la production électrique. Or, cet usage (chauffage, transport, agriculture, …) est très important, environ 5 fois plus important que la production électrique du pays. Du coup, puisque les assertions sont fausses, la conclusion l’est aussi. Et si l’on imagine de transposer en électrique le chauffage, le transport et l’agriculture on tombe encore sur un écoeuil plus fort: que se soit en nucléaire, en renouvelables ou en biomasse, les ressources terrestres sont insuffisantes si l’on reste sur du chauffage, de la climatisation, du trafic de gens et de personnes important voire croissant.
    La seule direction sensée qui vaille est la sobriété énergétique et l’arrêt de notre mode de vie hors sol. Il faut abandonner notre mode d’organisation du territoire en zones spécialisées avec son tribut de liaisons énergivores. Il faut au contraire faire des territoires plus petits que nos grandes agglomérations et multi-fonctionnels c’est à dire où chaque citoyen trouve travail, école, loisir, commerce, ferme à proximité de pieds. Ainsi le besoin de mobilité diminuera, la vie sociale locale augmentera et le respect de notre support de vie sera une évidence pour tous.

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  • On ne peut que remarquer l’extrême activisme de @Energie+, anti-nucléaire patenté et habituel, qui inonde ce site de commentaires hasardeux et ne peut pas encore citer un grand pays ayant réussi sa conversion aux 100 % renouvelables sans coûts supplémentaires pour les consommateurs et sans émission de CO2.

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  • J’ai beaucoup apprécié cet article, clair et objectif. Beaucoup moins le commentaire, plus long que l’article, envoyé deux fois ! Il ne fait que dénigrer par principe sans apporter de faits en soutien de son opinion visiblement doctrinaire. C’est choquant !

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  • @ Dan :

    Depuis que vous intervenez sur ce site j’ai passé mon temps à vous démontrer, liens scientifiques souvent à l’appui, les multiples erreurs que vous affirmez.

    Non seulement vous survolez les sujets et publiez des articles de journaux trop souvent superficiels, que vous ne lisez même pas entièrement et qu’il faut donc généralement vous expliquer, mais encore moins les réponses que l’on vous fait puisqu’une fois de plus j’avais déjà répondu, lien à l’appui, avec la liste des pays déjà aux 100% renouvelables et le classement de ceux qui s’en rapprochent à la suite d’un article et échange précédents.

    Ne travaillez jamais dans le secteur de l’énergie et encore moins au plan scientifique, vous seriez viré de suite pour incompétence aggravée et incapacité à progresser.

    Je ne sais pas ce que vous faîtes comme job mais vos interventions sont souvent consternantes.

    Réfléchissez avant d’écrire sur des coups de tête et essayez de trouver des documents approfondis et des innovations intelligentes plutôt que vos trop fréquents commentaires stériles pour prétendre que tout est cher sans faire de bilan etc.

    Cà n’apporte rien à personne et j’ose espérer que vous êtes quand même capable de faire des commentaires supérieurs au niveau “café du commerce”

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  • A Energie+,

    Il n’y a presque aucun chiffres ni élément factuels dans votre baratin.
    Si le renouvelable (hors hydraulique) était tellement génial, ça ne devrait pas être si compliqué de le défendre.

    France: 63 Gw de nucleaire : 40g cO2 / par kilowatt (en moyenne)
    Allemagne: 107 GW de renouvelable: 350g C02 / par kilowatt (toujours en moyenne)
    Source electricity map

    Désolé, j’ai fait court.

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  • L’Europe doit laisser chaque pays gérer son mix énergétique. Ainsi pour la France où l’électricité est déjà quasi décarbonée, l’éolien est mauvais :

    – pour le climat (gaz brûlé pour combler son intermittence)
    – pour les paysages et les territoires (bétonisation)
    – pour son coût (plusieurs milliards d’Euros annuels de subventions)
    – pour la biodiversité (oiseaux, mammifères, …)
    – …

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  • @ Brussol : vos affirmations sur le mode “slogans simplistes” que vous recollez sur plusieurs articles sont pour beaucoup farfelues. Vous auriez dû lire plus attentivement les publications qui ont été faîtes ici.

    Les États membres de l’Union européenne sont libres dans la détermination de leur bouquet énergétique et de leurs sources d’approvisionnement ainsi que dans l’exploitation de leurs ressources énergétiques.

    Cà pose d’ailleurs problèmes puisque certains pays comme la Pologne du fait de leurs ressources sont très dépendants du charbon et tardent donc à en sortir et d’autres se tournent vers la Russie pour leur approvisionnement et/ou équipements énergétiques avec les aspects politiques, dépendance, influences et corruptions que cela génère.

    La meilleure approche technique comme économique de l’énergie est assurément européenne.

    Elle est même plus globalement mondiale puisque par exemple et entre autres la sécurité de réseaux peut être améliorée dans diverses situations climatiques, que la géopolitique de l’énergie ne se résume pas à des slogans ou des approches simplistes et on en connaît les très lourdes conséquences au plan des conflits, du climat etc.

    Le gaz n’est économiquement comme techniquement pas la meilleure approche dans la gestion des variations de l’offre/demande électrique qui est bien supérieure à la variabilité des renouvelables en particulier en France.

    L’électricité ne compte que pour environ 23% dans la consommation finale d’énergies en France et notre parc nucléaire arrive en fin de vie et se heurte comme ailleurs à sa compétitivité face à l’arrivée de nouvelles technologies et approches. Avec en outre une période critique entre 2020 et 2025.

    Il se heurte aussi à de nouveaux types d’armements qui font plus que relativiser votre argument sur le béton qui est déjà plus que relatif comparé au béton employé chaque année dans le bâtiment notamment.

    Le bilan carbone par habitant en France n’est pas très éloigné de bien d’autres pays européens du fait notamment de nos “émissions importées” qui ont bel et bien un impact sur le climat et dont il n’y a pas lieu de ne pas tenir compte si l’objectif est d’avoir des résultats.

    Vous devriez beaucoup mieux étudier les aspects que vous évoquez car çà fait plusieurs années que nous sommes rentrés en détail sur chaque aspect, subventions, béton, oiseaux, biodiversité, bilans, variabilité/intermittence etc et si tout le monde ici s’exprime sur le mode slogans simplistes vous allez vite comprendre que çà ne risque pas d’améliorer le niveau.

    https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/mix-energetique-de-la-france

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  • Je suis moi-même promoteur d’un procédé de gazéïfication des déchets carbonés secs et solides, je le dis afin que l’on ne puisse pas me taxer de lobbying pour ou contre le nucléaire en cause dans cet article. Si je suis un lobbyiste (amateur) c’est au profit du procédé a la mise au point duquel j’ai participé à la mise au point durant une grande partie de ma vie professionnelle. Mais ce procédé, n’a pas vocation a devenir un moyen de production d’électricité capable de s’opposer au nucléaire comme toutes les autres sources de production renouvelables d’ailleurs. Donc, il y a encore une dizaine d’années, j’étais parmi les anti-nucléaire au nom des aspects mal maitrisés tels que le traitement des déchets , les difficultés de démantèlement, le caractère fossile du combustible de base. Mais si ces problèmes ne sont pas encore totalement maitrisés aujourd’hui, ces arguments sont bien faibles face à celui des émissions de CO2, aujourd’hui responsable largement majoritaire du réchauffement climatique et du bouleversement dont il va s’accompagner. Ce combat donc entre renouvelables, ou renouvelables sauf en cas d’indisponibilté laquelle conduit invariablement à la nécessité de mettre en route des moyens thermiques tres polluants, et le nucléaire n’est plus d’actualité, et tous les palliatifs à l’intermittence ne feront qu’aggraver et la pollution et les finances publiques. En tout cas, derrière ce combat, il y a sinon la perte d’un gateau juteux, du moins un frain puissant aux intérêts souvent privés qui s’opposent au bien public, et pour moi, le débat s’arrête là: la primauté du bien public sur le ou les biens privés. J’ai plutôt confiance, pas aveuglément et sans idéologie, au secteur public plus qu’au secteur privé.Les enjeux sont trop graves pour se permettre de ‘faire des affaires” dans le domaine de l’energie.

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  • Monsieur Energie+ condamne de fait, comme à son habitude, les avis des académies des sciences et des technologies. Consternant pour quelqu’un se disant scientifique !

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  • @ Sam :

    Merci pour le “baratin” mais permettez-moi alors de répliquer que vous pouvez concourir avec Dan pour celui des 2 qui écrit plus vite qu’il ne réfléchit et qui fait les commentaires les plus stupides ! (attention Dan est souvent champion du titre plusieurs fois médaillé d’or ;o))

    Les Etats-Unis ont 100 GW de nucléaire et produisent 554 g/C02/kWh (en moyenne) – Source EPA, IEA etc

    Par ailleurs la France a transformé son mix électrique au début des années 70 (sans se soucier qu’il soit décarboné) et l’Allemagne seulement à la mi-2000, soit quelques 35 ans plus tard avec des différences plus que notoires entre les 2 pays (économie, ressource, industries, réunification etc)

    Je pourrais aussi vous demander, dans la même “approche” que vous, si le nucléaire est si génial, pourquoi nous ne vendons gère nos EPR (il en est de même pour tous les constructeurs des pays développés).

    Croyez bien contrairement à ce qu’affirme Philippe plus haut qui n’a aucun argument, que je ne suis pas dans le “doctrinaire” mais bien dans les réalités du secteur de l’énergie.

    Donc votre commentaire est certes court (pour ne pas dire “simpliste ou populiste”), mais n’avez vous pas alors l’impression, au regard de ces 2 seuls nouveaux “éléments factuels”, d’avoir oublié plein de paramètres et mélangé beaucoup de choses, ce qui aboutit à des comparaisons faussées et donc des conclusions erronées qui n’ont pas de sens ?

    Vous devriez en outre vous préoccuper des émissions “importées” par la France car c’est ce bilan “global” qui impacte réellement le climat et non des données “partielles” et nous sommes au final très proches de l’Allemagne en données totales d’émissions par habitant (environ 13 et 11 tonnes de C02/habitant respectivement pour l’Allemagne et la France)

    Apprenez que les renouvelables sont la plupart moins émissives que le nucléaire et ce n’est pas parce que certains pays associent des ressources et emplois locaux “fossiles” aux unes ou à l’autre que çà les condamne à être définitivement ou durablement émissives.

    Tout comme je l’espère vous n’êtes pas définitivement ou durablement condamné à reprendre sans réfléchir ni approfondir des arguties basiques de lobbyistes répétées sous toutes formes depuis des années et auxquelles il a été maintes fois répondu de manière détaillée au plan scientifique notamment.

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