Benjamin Libet : entre le cerveau et la conscience

5 juin 2013

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Le livre de Benjamin Libet écrit trois ans avant sa mort en 2007 et traduit pour les éditions Dervy sous le titre L’esprit au-delà des neurones, témoigne d’une vie de recherche qui aura influencé autant les neurosciences que nourri nombre de débats en  philosophie. D’ailleurs l’ouvrage, rétrospective des travaux et des découvertes du chercheur, porte un sous-titre programmatique qui atteste de cette double-entrée philosophique et scientifique : Une exploration de la conscience et de la liberté.

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L’ultime dualisme de Benjamin Libet (parution)

4 janvier 2013

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Vient de paraître (je l’ignorais avant d’écrire le billet précédent) la traduction du livre de Benjamin Libet, écrit quelque temps avant sa mort aux éditions Dervy (30/11/2012). Dans l’avant-propos d’Axel Kahn, le thème du très dualiste Benjamain Libet est ainsi résumé :

« Le travail de Libet s’est concentré sur les relations temporelles entre événements neuronaux et expérience. Il est, entre autres, connu pour avoir découvert que nous décidions inconsciemment d’agir bien avant que nous ne pensions avoir pris la décision d’agir. Cette conclusion a des répercussions cruciales sur l’un des problèmes philosophiques et psychologiques les plus profonds, à savoir le problème du «libre arbitre». »


L’ultime dualisme de Benjamin Libet

23 décembre 2012

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On peut lire l’article désormais sur le nouveau site « métaphysique ontologie esprit » en cliquant ICI


Récapitulons (VII) et faisons de la métaphysique

11 juillet 2013

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Année 2012-13

On peut se demander pourquoi nous ne devrions pas nous tourner vers les neurosciences afin qu’elles nous expliquent si oui ou non par exemple nous avons le pouvoir d’exercer  librement notre volonté ou  si nous faisons seulement semblant de choisir ? La science empirique n’est-elle pas le meilleur chemin pour découvrir des vérités sur nous et sur le monde ? Les questions relatives à la nature de l’esprit, à la conscience où encore à nos actions qui ne sont pas de simples choses qui arrivent sans raisons particulières, nous posent toujours problèmes et il est légitime de se demander si nous devons passer notre temps à lire de la philosophie ou à consulter les dernières nouvelles de la science. C’est vrai que les sciences nous expliqueront qu’il se passe quelque chose de physique entre nos deux oreilles, quelque chose que l’on comprend de mieux en mieux et qui démontre que le libre-arbitre par exemple n’est qu’un reste de notre psychologie populaire. Autrement dit, et à première vue, un traité de science paraît bien placé pour résoudre nos problèmes et répondre à nos questions. Mais doit-on en conclure que toute métaphysique est vaine et que la philosophie ferait mieux de se retirer en dehors du champ de la connaissance ? C’est vrai que les philosophes débattent sans fin et n’apportent que des raisons d’adhérer à certaines de leurs conclusions. En cela, ils ne produisent pas le même type de réponses à ces questions. C’est normal ! Ce qui concerne la philosophie est ce qui rend la vérité ou la fausseté possible. Et c’est bien pour ça qu’elle demeure rivée à la recherche de la connaissance.

Dans ce projet, la philosophie ne travaille pas, isolée dans son univers d’a priori, en dehors de la science. Cela ne veut pas dire que la métaphysique de l’esprit serait soluble dans les sciences qui ont pour objet l’esprit. Ce ne peut, en effet, pas être à la science de sélectionner la meilleure catégorie métaphysique. Le dualisme du corps et de l’esprit, par exemple, thèse qui soutient qu’il existe deux substances, l’une pensante, l’autre étendue ou deux types de propriétés irréductibles l’un à l’autre, est une décision philosophique qu’aucune découverte scientifique ne peut véritablement trancher. C’est normal, les scientifiques ne cherchent pas à construire des expériences qui auraient pour objectif de démontrer la fausseté d’une position métaphysique. Ce que peut faire la science, c’est poser de nouveaux problèmes aux philosophes et elle ne s’en prive pas. Ainsi lorsque Benjamin Libet nous montre qu’il se passe quelque chose entre nos oreilles avant que nous prenions conscience de notre décision d’agir, il pose un nouveau problème aux philosophes qui doivent alors s’atteler à une clarification conceptuelle de la notion du libre-arbitre par exemple. Et cette tâche est strictement philosophique. La contribution de la philosophie à la compréhension de l’esprit, s’effectue dans un monde que les découvertes scientifiques modifient. Le dualisme de Platon, de Descartes ou celui de Chalmers émerge dans des contextes modifiés par la science.

Il n’y a donc rien de daté, de dépassé – rien qui ne soit stérile dans la métaphysique qui cherche à dire ce que sont les catégories fondamentales de l’être. Et parce que  ces catégories sont formées par les recherches empiriques, elle travaille avec la science.

Les billets publiés cette année ont cherché à soutenir ce point de vue.

Une telle orientation de la philosophie est aussi celle que l’on peut découvrir dans l’excellent blog du séminaire de métaphysique d’Aix-en-Provence qui contient un grand nombre de textes, recensions, traductions en métaphysique.

Merci à tous les lecteurs et commentateurs…

François Loth