Il semble qu'une certaine tendance du moment soit une révision, à la baisse, de la sensibilité climatique.
Cette dernière mesure l'augmentation de température globale suite à un doublement de la teneur en CO2.
On nous avait inculqué, depuis une dizaine d'années, qu'une valeur médiane de l'ordre de 3°C était la plus probable.
J'ai le sentiment qu'on se dirigerait maintenant vers une sensibilité autour de 2°C.
Rappelons que la sensibilité est calculée de trois façons principales:
- par les modèles
- en analysant les périodes glaciaires,
- par les observations de la période contemporaine.
Pour les modèles, il y a le problème bien connu des nuages dont on doit paramétrer les effets alors qu'on les connaît encore assez mal.
Je n'ai pas les résultats des modèles récents à part peut-être le GISS CMIP5 qui donnerait 2.5°C (voir le commentaire 11)
Pour les périodes glaciaires on n'est certain ni des températures ni des forçages.
En ce qui concerne les observations, le modèle simplifié que j'utilise, comme indiqué dans un article précédent, calcule une sensibilité d'environ 1.8°C.
Côté paléoclimatique cette étude très récente de Hannan-Heargraves indique une sensibilité moyenne de 1.7°C.
Le refroidissement global moyen lors du dernier maximum glaciaire (LGM) est estimé à 4.0+-0.8°C alors que les estimations de forçage sont de 6 à 11W/m2.
Ceci conduisant à une fourchette de sensibilité, selon les auteurs, de 1.2 à 2.4°C avec 1.7°C comme valeur la plus probable.
Bien que ce résultat est considéré comme peu robuste (non linéarité et asymétrie), il constitue une brèche remarquable dans le consensus des 3°C.
Je ne sais personnellement pas quelle est la valeur de la sensibilité.
Les infos contenues dans l'AR5 "fuité" m'ont conduit à estimer qu'elle est de l'ordre de 1.8°C mais c'est à confirmer puisque l'AR5 définitif n'est pas publié.
Quelles seraient les implications d'une sensibilité aussi basse?
Difficile d'être précis, mais on peut supposer que les problèmes économiques liés à la disponibilité de carbone fossile prendraient plus nettement le pas sur des conséquences climatiques d'avantage diluées dans le temps.
Conséquences qui seraient d'autant moins fortes qu'elles nous laisseraient d'avantage de temps pour nous adapter.
Ce serait donc, in fine, une excellente nouvelle.