Discours du 1er mai, prononcé à Liège par le Cde Marc Tondeur

Chers amis, chers camarades,

En ce 1erer mai,

Qui n’a pas entendu « Les syndicats, ça ne sert plus à rien », « les syndicats, c’est tous des profiteurs » ou encore « les syndicats empêchent les gens d’aller travailler », « ils nous prennent en otage » etc.. Ces propos attestent de l’influence de la droite et des médias à sa botte. Nous invitons les auteurs de tels propos d’interroger leurs parents et leurs grands-parents pour savoir ce qu’il en est…

N'oublions jamais que ce sont les travailleurs organisés en syndicat qui ont créé le rapport de force nécessaire à la constitution du patrimoine social. C’est ce patrimoine qui a permis une formidable amélioration du bien-être de ceux qui n’en possèdent pas. Ne perdons pas de vue que la remise en cause de ce patrimoine est toujours à l’ordre du jour de la droite.

En effet, le patronat n’a jamais offert les 3 X 8 heures, c’est-à-dire 8 heures de travail, 8 heures de repos et 8 heures de loisir. Les congés payés, le droit à la pension, à la Sécurité sociale et ses allocations, et l’émancipation des femmes ont été conquis de haute lutte, par d’immenses sacrifices, des larmes, et parfois du sang. Imagine-t-on encore aujourd’hui de travailler toute l’année, sans repos, en considérant le travail comme unique but de l’existence comme il l’était au 19e siècle quand les gens vivaient pour travailler ?

Les congés payés, sont encore une victoire des salariés face aux arguments du patronat qui, en 1936, considérait que payer les travailleurs à ne rien faire aurait été contre-productif. L’histoire atteste pourtant que l’instauration des congés payés a contribué à la naissance de l’industrie touristique et à la création de centaines de milliers d’emplois. Il faut le dire et le redire, surtout aux jeunes qui croient que les vacances ont toujours existé.

La nécessité de l’unité de la lutte des classes est illustrée comme suit :

En Allemagne, après 8 ans de luttes organisées par les syndicats, les travailleurs ont eu raison du géant américain de la distribution Walmart. Pour avoir tenté de contrôler la vie privée de son personnel et avoir mis en place un service téléphonique invitant les travailleurs à la délation, Walmart a été condamné par la justice et a finalement décidé de se retirer du marché allemand. 

Chez nous, en l’absence d’une solidarité interprofessionnelle, les travailleurs de Delhaize-Ahold ont essuyé un cuisant échec. La nouvelle direction belgo-hollandaise s’est moquée de la législation belge qui soumet préalablement toute décision concernant les travailleurs à la concertation sociale. La franchisation n’est pas uniquement dictée par la recherche de bénéfices supplémentaires, car elle permet également d’affaiblir la représentation syndicale en isolant les travailleurs confrontés à la baisse de leurs revenus et à des horaires de plus en plus fluctuants.

Cet échec des travailleurs de Delhaize fait suite à des semaines de lutte avec, du côté des patrons, la police pourvus de gilets pare-balle et accompagnés d’huissiers dépêchés sur place pour paralyser la lutte. Une guerre d’usure inégale et, hélas, perdue. 

Comme les travailleurs salariés, les agriculteurs qui n’hésitent pas à utiliser leurs tracteurs pour se faire entendre, sont également confrontés à la même répression. 

En ce 1er mai,

les prochaines échéances électorales doivent retenir toute notre attention. Car il faut s’attendre à une offensive patronale appuyée par la droite.

Deux scénarios inquiétants se dessinent :

D’une part, une coalition alliant le MR avec l’Open VLD et la NVA menée au nom du sauvetage de la Belgique, imposerait à l’ensemble du pays la politique réactionnaire de la droite flamande, renforcée par l’inertie du Vlaams Belang qui a le vent en poupe. Cette coalition serait lourde de conséquences pour tous les travailleurs du pays, et il ne serait pas étonnant que le « cordon sanitaire » qui gêne de moins en moins le Vlaams Belang soit utilisé pour museler la gauche radicale et les syndicats.

D’autre part, l’échec de cette tripartite ne manquerait pas d’être exploité par la droite nationaliste flamande pour nous entraîner dans le confédéralisme qui mettrait un terme à l’unité nationale. Une confédération belge serait tout au plus une vague association entre deux entités indépendantes régies par le « chacun pour soi », entrainant la fin des transferts de richesses fiscales et sociales qui risquerait d’augmenter le taux de pauvreté de 15% en Wallonie. Elle serait la fin de l’illusion de ce fameux « fédéralisme à la belge » qui nous avait été vanté comme une panacée. La récente faillite du constructeur d’autobus Van Hool, de renommée internationale, n’est pas étrangère à la disparition d’une Belgique unitaire qui privilégiait les constructeurs et l’industrie belge.

Les victimes des fusillades de Bruxelles nous rappellent que la drogue est une économie parallèle qui, comme à Marseille, plonge ses racines dans la précarité. La différence, c’est qu’aujourd’hui, Bruxelles a dépassé Marseille par son taux de pauvreté dû à l’inflation générale et à la scandaleuse explosion des loyers qui exclut nombre de locataires du droit au logement.

En ce premier mai, le monde est à feu et à sang.

Comment pourrait-il en être autrement, lorsque l’Ukraine est devenue le champ de bataille d’une guerre entre l’OTAN et la Russie ? L’extension de ce conflit pourrait être fatale à la Belgique qui abrite le siège et le centre de commandement de l’OTAN. Les récents attentats de Bruxelles ne sont pas étrangers à la complicité de la Belgique dans les guerres de l’OTAN qui nous sont présentées comme humanitaires, alors qu’elles ont durement impacté des pays musulmans.

Comment pourrait-il en être autrement lorsque Macron et Charles Michel envisagent l’envoi de troupes en Ukraine et que nos médias nous bassinent sur la nécessité d’une économie de guerre ou de faire des provisions.

Comment pourrait-il en être autrement lorsque Macron qualifie les 1200 victimes israéliennes du Hamas de plus grand génocide antisémite du 21e siècle en taisant les 33000 victimes palestiniennes massacrées par Tsahal à Gaza.

Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’Israël continue de violer le droit international depuis 1947 avec le soutien des USA et de la communauté européenne ? Ne perdons pas de vue que l’attitude du gouvernement israélien n’est pas étrangère à sa composante d’une extrême droite qui relève la tête partout.

Sortir nos drapeaux palestiniens dix fois en quelques semaines, c’est du jamais vu, mais ce n’est pas suffisant ! Des actions déterminantes ont été menées par des militants qui savent s’organiser, se coordonner et faire des coups d’éclats comme la peinture du drapeau palestinien sur l’escalier de Bueren, un travail méticuleux, mais détruit en quelques heures par Demeyer et sa consoeur MR Christine Defraigne, alors que les tags géants, sales, individualistes et insensés de l’îlot Saint-Michel sont là depuis des semaines.

La situation actuelle exige la réactivation du mouvement de la Paix des années ‘80 quand 300 000 personnes se retrouvaient dans la rue. Il faut en revenir aux fondamentaux en rappelant le combat de Jean Jaurès, de Rosa Luxemburg et de tant d’autres militants qui ont payé de leur vie le fait d’avoir dénoncé le capitalisme comme cause de toutes les guerres.

En 1997 la FGTB de Liège a fondé l’Union Liégeoise pour la Défense de la Paix (ULDP) ; elle existe toujours formellement, mais ne fonctionne plus pour la paix. Son rôle se limite depuis des années à organiser la journée du 1er mai.

Chers amis, chers camarades, il faut ressusciter l’ULDP. Beaucoup d’entre nous sont disposés à s’investir dans ce combat, des militants écologistes et socialistes en rupture avec la ligne va-t-en guerre de leur Parti, les camarades du Parti Communiste, du PTB et bien d’autres qui ne sont encartés nulle part.

En ce 1er mai2024, plus que jamais, la Fédération liégeoise du PCB invite tous les salariés et allocataires sociaux , tous les indépendants, et tous les laissés pour compte à soutenir les candidats du PTB,  

  • pour poursuivre la politique de rupture avec celle menée depuis des années par le MR, et ses complices ;

 

  • pour la préservation et le développement de nos conquêtes sociales ;

 

  • pour la Paix et le règlement  des conflits et guerres par le retour à la diplomatie ;

 

  • pour la sortie de l’OTAN.

 

  • pour sortir du capitalisme


Merci de votre attention et bon 1er mai.

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IN MEMORIAM

   José GOTOVITCH

Le meilleur connaisseur de l’histoire des communistes en Belgique nous a quitté. José Gotovitch était né, en 1940, dans une famille de Juifs polonais communistes immigrés à Bruxelles.  Sous l’occupation elle s’enfuit par les toits lors d’une rafle. Grâce à la Résistance, elle traverse la guerre dans la clandestinité. José et Louise, sa sœur ainée sont des enfants cachés.

A la Libération, la vie reprend son cours normal. José s’engage dans un mouvement de Juifs progressistes, puis au Parti communiste de Belgique. Il est secrétaire national des Etudiants communistes pendant ses études à l’ULB et découvre Cuba révolutionnaire.  La publication de l’AN 40 avec Jules Gérard-Libois lui vaut une réputation d’historien de valeur. Il est un pionnier de l’histoire orale en écrivant sa thèse de doctorat basée sur des centaines de témoignages de résistants et de militants communistes. Elle sera à la base de Du Rouge au Tricolore, ouvrage fondamental pour l’histoire du PCB dont il organise  les archives avec le regretté Milou Rikir. Directeur  du Centre d’étude de la seconde guerre mondiale devenu CEGESOMA, professeur à l’ULB, membre de l’Académie royale,  Il fonde aussi le Centre d’étude de d’histoire et de sociologie des Gauches qu’il anime avec Anne Morelli. Il est devenu une sommité de l‘histoire contemporaine en Belgique mais sans prétentions. Tout qui l’a connu peut témoigner de sa simplicité et de son caractère jovial. Il est aussi orateur d’une loge modeste, la Butte aux Cailles (allusion à la Commune de Paris) du Grand orient de Belgique.

Il se met au service du CArCoB dont il devient Directeur scientifique bénévole.  Il poursuit ainsi  son travail après sa retraite officielle. Il y édite un recueil d’articles et de communications sélectionnés par Claude Renard, Du communisme et des communistes en Belgique une version actualisée du Rouge au tricolore, rédige de nombreux articles pour le Dictionnaire mondial du mouvement ouvrier (Maîtron en ligne) et jette ses dernières forces dans Allons au-devant de la vie consacré aux étudiants et jeunes communistes de la génération d’avant-guerre. Gravement malade et désespéré par le mort de son épouse, il choisit de partir. Ainsi disparaît un grand historien communiste, franc-maçon et juif antisioniste.

Photo: CArCoB

Jules Pirlot, le 11/03/2024 

 

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Les "complots de mort" autour d'Assange

La CIA, puis le ministère américain de la justice pourraient prendre des mesures visant à tuer le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

Par Kellie Tranter (avocate, chercheuse et défenseure des droits de l'homme), le 18 février 2024, Declassified

 

Des documents obtenus dans le cadre de demandes d'accès à l'information (FOI) ont révélé un aspect inquiétant des efforts officiels australiens concernant le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

En septembre 2021, le DFAT a pris connaissance d'articles de presse détaillant les plans de la CIA pour assassiner Assange à Londres. Le complot révélé aux journalistes de Yahoo News, qui se sont entretenus avec plus de 30 sources des services de renseignement, impliquait que la CIA envisage d'empoisonner Assange à l'ambassade d'Équateur ou de l'abattre s'il tentait de s'enfuir.

Les documents du DFAT obtenus par Declassified Australia ne font état d'aucune démarche en faveur de la vie d'Assange à la suite de ce développement. Cela ne veut toutefois pas dire que des démarches n'ont pas été entreprises ailleurs.

Aujourd'hui, alors qu'Assange fait face à une extradition imminente vers les États-Unis, un autre risque mortel se profile à l'horizon.

Il est tout à fait possible que de nouvelles accusations soient portées contre lui aux Etats-Unis. Rappelons que 17 chefs d'accusation supplémentaires ont été ultérieurement ajoutés par les autorités américaines au chef d'accusation initial pour lequel il a été arrêté à l'ambassade en 2019.

L'année dernière, des rapports ont fait apparaître que les enquêteurs du Federal Bureau of Investigations (FBI) continuaient d'interroger d'autres témoins à la recherche de nouvelles preuves potentielles contre Assange. La probabilité de nouvelles accusations après l'extradition vers les États-Unis doit être considérée comme une réelle possibilité.

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« NOUS SOMMES AVEC VOUS »…???

« Nous sommes avec vous ». C'est dans ces termes que notre brillant Premier Alexandre De Croo s'est adressé à son homologue israélien Natanyahou lors de sa récente visite en Israël.

« Nous sommes avec vous » signifie qu'Alexan­dre et son gouvernement cautionne les violations du droit international perpétrées par Israël depuis sa fondation en 1948 alors que cet Êtat a été mis au monde par le droit international.

C'est en novembre 1947 que la résolution 181 de la jeune Organisation des Nations Unies (ONU) répartissait les 26.600 km² du territoire de la Palestine issu du démembrement de l'empire ottoman. La clé de répartition onusienne cédait 60%, soit 15000 km² à Israël et le solde de 40%, soit 11600 km²à la Palestine incluant une zone entourant la ville de Jérusalem placée sous statut international.

Aujourd’hui, les 11000 km² de la Palestine onusienne de 1947 sont réduits à une portion congrue de 6000 km² qui est grignotée chaque année par l’arrivée de 15000 colons israéliens qui assassinent ou chassent les habitants pales­tiniens de leurs terres et de leurs maisons avec l’appui de la police et de l’armée israélienne. A ce jour, si on tient compte du grignotage incessant de la Cisjordanie et de l’annexion du territoire syrien du Golan condamnée par les résolutions 242 et 497 de l’ONU, Israël contrôle un territoire de 27800 km².

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Bas les pattes à Gaza !

Le Parti Communiste de Belgique condamne l'attaque meurtrière du Hamas survenue sans aucun préalable le 7 octobre contre Israël, en rappelant que, outre une majorité de juifs, la population civile israéliene comprend plus de 20% d'arabes et 5% de chrétiens. Il qualifie de crimes de guerre les enlèvements et les assassinats dont ont été victimes des centaines de civils israéliens. Le PCB considère qu'en niant la légitimité de l'existence d'Israël, le Hamas n'est pas un interlocuteur valable, et qu'en conséquence, il réaffirme son soutien à l'Organisation de Libération de la Palestine OLP et à ses dirigeants en tant que représentants légitimes du peuple palestinien.

Le PCB considère qu'en tenant compte du haut niveau de compétences des services de renseignements hébreux, il est permis de douter que l'État d'Israel n'était pas au courant de l'attaque du Hamas Hamas ce qui  lui donne de facto un excellent prétexte pour réaliser son projet colonial d'annexion du territoire palestinien.

Le PCB rappelle que l'attaque du Hamas est indissociable du blocus Israélo-Egyptien qui frappe depuis 16 ans les deux millions trois cents mille citoyens palestiniens de la bande de Gaza. Ce territoire de 360 km² est devenu une véritable prison à ciel ouvert, où les conditions de vie sont devenues inhumaines pour une population qui est, de surcroit, régulièrement confrontée aux attaques meurtrières de l’armée israélienne.

Dans ce contexte, le PCB considère que les bombardements israéliens de la bande de Gaza ont un caractère génocidaire qui risque d'étendre le conflit à l'ensemble du moyen orient. 

Le PCB rappelle que l'État israélien est né du plan de partage de la Palestine approuvée par l'assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) le 29 novembre 1947 et que depuis cette date, cet État qui a vu le jour grâce au droit international n'a jamais respecté ni pris en compte plus de 50 résolutions de l'ONU. Les récentes décisions du gouvernement israéliens qui présagent d'une annexion pure et simple de la Cisjordanie occupée et colonisée illégalement par Israël depuis 1967, où vivent 3,3 millions de palestiniens, prouvent que l'état israélien persiste et signe dans son mépris du droit international et de la charte des Nations Unies. Les récentes déclarations du ministre israélien de la défense qui qualifie la population palestinienne d'« animaux », en disent long sur l'état d'esprit qui anime un gouvernement israélien gangrené par le nationalisme et l'extrême droite.

Le PCB rappelle que l'agravation du conflit israélo-palestinien est indissociable du soutien que l'Union Européenne et les Etats-Unis accordent à Israël. Ce soutien prouve leur mépris tant du droit international que du peuple palestinien dont l'État a été reconnu en 2017 par 70,5% des États membres de l'ONU. Manifestement, les USA et l' UE sont plus soucieux d'armer l'Ukraine dans leur guerre contre la Russie ou de maintenir des sanctions contre les États qui ne se soumettent pas à leur ordre mondial. Le PCB considère que le soutien des USA peut donner l'impression d'une reconnaissance d'Israêl comme 51e État des Etats-Unis. Cette impression n’est pas étrangère à l'importance de son lobby sioniste.

Le PCB s'incline devant toutes les victimes du conflit et exige la fin des combats ainsi que la reprise des négociations diplomatiques sous l'égide de l'ONU, en incluant comme préalable la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien et la fin de l'occupation de ses territoires.

Liège, le 16 octobre 2023.

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Commémoration de l'assassinat de Julien Lahaut


Photo: Copyright : Jan Hertogen npdata.be (2023)

Cher.es camarades et ami.es,

Permettez-moi de saluer votre présence à cet hommage à notre camarade Julien Lahaut dans le but de perpétuer les valeurs du mouvement ouvrier organisé qu’il a défendues dans l’adversité et dont nous voyons combien elles sont toujours actuelles.

Permettez-moi d’autre part, de remercier notre parti ami, le PTB, qui s’est chargé de l’organisation de cette commémoration. Nous combattons pour la meme cause.

Cette année, notre hommage au grand défenseur de la classe ouvrière qu’était Julien Lahaut survient en l'absence de notre camarade Marcel Bergen qui nous a quittés il y a quelques semaines et qui, pendant tant d’années, avait contribué à perpétuer ses idéaux ainsi que la commémoration de son assassinat. C'est pourquoi je vous propose d'observer une minute de silence à sa mémoire.

……..

Cher.es camarades,

Cela fait 73 ans aujourd’hui que, le 18 août 1950, le Président de notre parti et député de Liège, Julien Lahaut, était lâchement assassiné par un commando aux ordres des forces de la réaction nationale dont l’organisateur était André Moyen. André Moyen était un militant d’extrême droite viscéralement anti-communiste, bien connu du clergé, de la police judiciaire et des plus hautes autorités du gouvernement de l’époque qui l’ont protégé, mais également des milieux d’affaires de la Banque de Bruxelles et du holding Brufina qui le finançaient. 

Dans le climat de guerre froide et d' anti-communisme, Julien Lahaut a été assassiné parce qu’il personnifiait une volonté populaire qui représentait un danger pour les institutions et l’ordre capitaliste, et parce qu'au nom de l’idéal républicain, il s’opposait au retour du Roi Léopold III qui avait préféré s’accommoder de l’occupation au lieu de partager le sort de ceux qui avaient choisi de résister.

Rappelons que c'est dans le contexte de la guerre froide que l'assassinat de Lahaut fut commis après celui du président du Parti Communiste Japonais Kuichi Tokuda et les attentats qui avaient visé le secrétaire du Parti communiste italien Palmiro Togliatti et son homologue français Jacques Duclos.

Au-delà des attentats visant les dirigeants communistes, à la même époque, en France durant les grandes grèves des mineurs et des dockers de 1947/48, comme en 1950 lors de l’affaire royale en Belgique, au total des milliers de militants ouvriers sont emprisonnés, des milliers d’autres sont licenciés, tandis que des dizaines sont abattus par les forces de l’ordre.

Visiblement, les faucons de la guerre froide paniquaient devant le prestige du mouvement communiste international, prestige acquis dans les combats de la résistance et par la contribution historique de Union Soviétique à la victoire sur le nazisme.

Aujourd’hui, même si les enjeux sont différents, les protagonistes de la droite et leurs pratiques sont toujours les mêmes. Le patronat continue d’influencer lourdement l’orientation de la politique générale du pays, cherchant à remettre en question le droit de grève avec sa politique répressive envers les organisations syndicales et cela, en connivence avec les instances judiciaires.

Le gouvernement ne fait que s’incliner devant les diktats du patronat pour aller encore plus loin dans l’exploitation des travailleurs. En ce sens, ce qui se passe dans la grande distribution est hautement significatif. Le plan de restructuration de Carrefour, le démantèlement généralisé chez Delhaize sont de véritables attaques contre les statuts et les droits des travailleurs au seul profit des dividendes des actionnaires. Une riposte énergique s'impose pour éviter que ces méthodes fassent jurisprudence et finissent par être d'application dans tous les secteurs.

Les partis politiques de la coalition gouvernementale se contentent de cautionner ces agissements. Au lieu de penser au bien commun et d’investir dans les besoins urgents des secteurs de la santé et de l’éducation, ils s’engagent dans une politique irresponsable de dépenses militaires faramineuses qui, sous prétexte d’aider l’Ukraine, ne font que servir les intérêts des marchands de canons américains. Ils ne font absolument rien pour favoriser une politique de rapports diplomatiques visant à obtenir un cessez le feu et des négociations entre les parties.

A ce propos, nous tenons à être clairs. Nous rappelons que dès le début du conflit nous avons condamné l’intervention militaire russe en Ukraine, mais sans oublier que la responsabilité principale, depuis les origines même du conflit est à rechercher dans la coalition qui regroupe, au sein de l'OTAN , les Etats Unis et l'Union européenne laquelle est devenue l'intermédiaire commerciale du business de l’armement, et l'activiste infatigable de l’aggravation du conflit.

Chers camarades,

S'il est urgent de dénoncer les fauteurs de guerres, il est impératif de lier la lutte pour la paix et la défense des travailleurs et d'en faire l'enjeu principal de la campagne électorale de 2024 à laquelle nous sommes disposés à participer unitairement avec nos camarades du PTB pour exiger notamment :

- le maintien des services publics en tant que patrimoine social non négociable ;

- une sécurité d’existence garantie par une sécurité sociale forte et non pas par la charité et les restos du cœur, aussi louables soient les efforts et la bonne volonté des concitoyens qui s’y investissent ;

- Nous exigeons aussi la paix par l’arrêt des guerres soi-disant humanitaires qui passe par la sortie et la dissolution de l’OTAN ;

- Et last not least, le refus de toute criminalisation des luttes sociales.

Vive l'exemple de Julien Lahaut et vive l'unité des communistes ! 

 Discours du 19 août 2023 : Texte élaboré par Vladimir Caller, Marc Denonville et Peter Maaswinkel et prononcé par ce dernier.

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