Pêche. L'avenir des chalutiers est électrique

Du gaz et de l'électricité dans le moteur; des nasses dans le train de pêche : voilà le chalutier du futur sur lequel travaillent la Bretagne et le Nord-Pas-de- Calais. Le projet Fish2Eco Energy entre dans la phase de tests grandeur nature.

Réduire la facture énergétique et l'impact environnemental, c'est tout l'enjeu de Fish2Eco Energy. Anne-Sophie Flament
Réduire la facture énergétique et l'impact environnemental, c'est tout l'enjeu de Fish2Eco Energy. Anne-Sophie Flament
40 % des coûts de carburant. 80 % des émissions de CO2. Les économies visées par le projet Fish2Eco Energy sont ambitieuses. Conçu et soutenu par l'association France Pêche durable et responsable, ce chantier est porté par l'armement coopératif Acanor (62). Le chalutier démonstrateur, La Frégate III, est basé à Boulogne-sur-Mer. Pour le financement - pas moins de 3,7 MEUR - le projet bénéficie d'aides de l'Europe, de l'État, de la région Nord-Pas-de-Calais, du département du Pas-de-Calais et de mécènes privés. La Sem-Keroman, la Scapêche et le Comité régional des pêches de Bretagne sont aussi parties prenantes de Fish2Eco Energy.

Une propulsion révolutionnaire

Dans ce cadre, plusieurs entreprises bretonnes travaillent depuis 2008 à la conception et à la réalisation d'une propulsion révolutionnaire combinant électricité et gaz. « Nous avons été approchés par la Coopérative maritime étaploise il y a trois ans », explique Maurice Buttet, dirigeant de Barillec SAS. L'entreprise concarnoise, spécialisée dans les installations électriques industrielles et maritimes, avait déjà plusieurs réalisations à son actif en matière de propulsion électrique. Mais sur des gros bateaux type thoniers. La Frégate III est un chalutier de 22,50 m...

« La pêche de demain »

En lien avec une pompe-hélice innovante, « ce projet nous a permis de travailler sur des rapports couple-vitesse totalement nouveaux, qui permettent des choses qu'un moteur diesel n'autorise pas ». Il y a l'économie de carburant, la réduction des émissions de CO2 mais aussi de soufre. Pour l'instant, les génératrices qui alimentent le moteur électrique fonctionnent au gazole. Qui sera remplacé à terme par du gaz naturel comprimé. « Ce projet, c'est un premier pas. Ça va dans le sens de ce que sera notre pêche demain », souligne Maurice Buttet. La seconde étape, pour le Concarnois, c'est « la production d'énergie à bord des bateaux ».

De meilleurs rendements dans les trains de pêche

Voilà pour le moteur du futur. Mais les économies de carburant peuvent aussi être réalisées grâce aux trains de pêche. « Ce sont deux tiers de la consommation », souligne Guillaume Loth. Ingénieur aux Docks et entrepôts maritimes de Keroman (DEMK), il travaille aussi sur le projet Fish2Eco Energy. Son objectif : optimiser les rendements des chaluts et des nasses. « Cela aura aussi, forcément, une incidence sur la sélectivité des pêches. »

Les essais ont débuté

Formes, matériaux... L'ingénieur va s'appuyer sur les innovations déjà réalisées et sur les expérimentations en cours pour améliorer les équipements déjà existants sur la flotte de Boulogne. L'Ifremer de Lorient est associé au projet. Les deux génératrices et la motorisation électrique ont déjà été installées sur la Frégate III. Les essais en mer ont débuté au printemps. Les tests d'alimentation en gaz naturel commenceront en janvier 2014, en parallèle de la construction d'une station de compression de gaz sur les quais de Boulogne. Les premiers essais de nasses débuteront, eux, dans les prochaines semaines ; ce sera début 2014 pour les chaluts.

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