Accéder au contenu principal
Chronique des matières premières

L'huile de palme RSPO durcit ses critères et s'étend aux petits producteurs

Publié le :

La Table ronde pour une huile de palme durable et responsable, connue sous le sigle RSPO, se réforme. Cette organisation privée, qui réunit sur la base du volontariat les grandes plantations asiatiques, les traders et les industries utilisatrices cherche à éviter le boycott pur et simple de l'huile de palme par les consommateurs et donc par la distribution, en Europe.

Un champ de palmiers à huile.
Un champ de palmiers à huile. Getty Images/Image Source
Publicité

Il s’agit ni plus ni moins de la survie de l’huile de palme comme ingrédient dans les produits de grande consommation en Europe. Cinq ans après sa création, la certification RSPO va s’imposer de nouveaux critères plus stricts, à partir de novembre prochain, se félicite Michael Blais, porte-parole de l’Alliance pour la préservation des forêts (ex-Alliance pour une huile de palme durable), qui représente les industries utilisatrices d’huile de palme en France.

Interdiction aux plantations de toucher à tous les espaces à haut stock de carbone comme les tourbières, les forêts secondaires ou en conversion. Le paraquat, un herbicide banni en Europe, est aussi interdit. Enfin, une garantie que les saisonniers employés pour la cueillette des fruits ne seront plus privés de leurs papiers.

Un code de la route plus strict, mais sans gendarme

Mais avant même ce renforcement des critères, un adhérent de la RSPO, le groupe asiatique Wilmar, est pointé du doigt par Greenpeace. Le négociant d’huile de palme, engagé contre la déforestation, aurait fermé les yeux sur la destruction de la forêt par une de ses filiales en Papouasie indonésienne.

Malheureusement la RSPO reste pour l’instant une initiative privée et volontaire. Il lui manque, selon le chercheur du Cirad Alain Rival, une dimension coercitive. « On a du mal à expliquer comment on pourrait faire un code de la route sans gendarme au bord de la route. On peut faire un code de bonne conduite qui lierait Peugeot, Renault, Citroën et Michelin et d’autres fabricants sur les bonnes pratiques sur la route - ne pas conduire trop vite, faire attention aux piétons, etc., mais s’il n’y a pas de gendarme au bord de la route, un code de conduite privé a ses limites. Donc, la participation croissante des États dans ces schémas de certification, c’est une bonne nouvelle », explique le chercheur.

Inclure les petits planteurs

Autre priorité : inclure davantage les petits planteurs, 40 % de l’huile de palme mondiale, le pourcentage est encore plus fort en Afrique. Ahmadou Cissé de Solidaridad West Africa les conseille au Ghana, au Nigeria et depuis peu en Côte d’Ivoire. « Le producteur est obligé de noter tout ce qu’il fait dans sa plantation, il est obligé de respecter les zones de protection qui sont identifiées par le groupe, le droit juridique des enfants à aller à l’école. Et en contrepartie il est certifié avec ses autres producteurs et à la fin il bénéficie d’un certificat qui leur permet de pouvoir négocier de meilleurs prix », dit-il.

La prime RSPO est en ce moment dix fois plus importante pour les petits planteurs que pour les gros, 20 dollars la tonne. Malheureusement, l’accès difficile au foncier ralentit leur certification en Afrique.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.